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Police-Justice

Viviane Reding prend acte de l'évolution de Paris sur les Roms

Lors du démantèlement d'un camp de Roms à Saint-Priest près de Lyon. Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, prend acte de l'évolution positive, selon elle, de la France envers les Roms mais estime qu'elle devra modifier la stratégie

Lors du démantèlement d'un camp de Roms à Saint-Priest près de Lyon. Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, prend acte de l'évolution positive, selon elle, de la France envers les Roms mais estime qu'elle devra modifier la stratégie - -

PARIS (Reuters) - Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, prend acte de l'évolution positive, selon elle, de la France envers...

PARIS (Reuters) - Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, prend acte de l'évolution positive, selon elle, de la France envers les Roms mais estime qu'elle devra modifier la stratégie d'intégration engagée par le précédent gouvernement.

La commissaire à la Justice, qui sera à Paris lundi et mardi, estime que la France a maintenant adapté ses lois "aux standards européens" et que "le problème n'est pas résumé à la seule répression."

"Désormais, les éloignements font, à ma connaissance, l'objet d'une décision préalable de la justice. Les personnes concernées sont informées individuellement et il ne s'agit pas d'éloignements en masse", dit-elle dans "Le Monde", daté du 2 septembre.

Viviane Reding souligne que le démantèlement de camps illégaux et insalubres "reste une question nationale" et qu'il "n'y a pas de droit européen en la matière."

Des experts des Nations unies se sont néanmoins inquiétés le 29 août de la poursuite des expulsions.

"Les expulsions collectives sont interdites par le droit international et toute rapatriation doit être volontaire, conformément aux critères internationaux, et se fonder sur des évaluations individuelles et un contrôle indépendant", estime François Crépeau, rapporteur spécial de l'Onu.

Le ministère de l'Intérieur a poursuivi à un rythme soutenu le démantèlement de camps de Roms illégaux dans plusieurs régions de France. Selon "Le Monde", 2.000 à 3.000 personnes ont été expulsées de camps illégaux depuis le début de l'été.

Mais le gouvernement a décidé fin août de faciliter l'accès au travail des Roms sans attendre une éventuelle levée des mesures transitoires de l'Union européenne qui le restreignent jusqu'à fin 2013.

LE MRAP DÉNONCE UN HARCÈLEMENT

Il a notamment annoncé la suppression de la taxe pesant sur les employeurs des Roms et un élargissement des métiers auxquels peuvent prétendre les membres de cette communauté, issus de Roumanie et de Bulgarie pour la plupart.

Matignon a ajouté que l'Etat et les collectivités territoriales devraient apporter une "réponse globale" et "adaptée à la situation des personnes expulsées, sans toutefois parler clairement de relogement.

Mais pour Viviane Reding, la France s'est bien engagée "à reloger ces populations et à scolariser les enfants".

Malgré tout, elle va devoir modifier la stratégie d'intégration des Roms esquissée par le gouvernement précédent, "afin de concrétiser son souci d'intégration", explique-t-elle.

"Nous allons l'aider par le biais d'un échange de bonnes pratiques entre les pays de l'Union, au sein d'un groupe que je veux mettre sur pied en octobre", ajoute la commissaire à la justice.

Samedi, le Mouvement contre la racisme et pour l'amitié entre les peuples a dénoncé dans une communiqué un "harcèlement" des Roms en Seine-Saint-Denis, près de Paris.

Selon le Mrap, la police a distribué le 28 août des obligations de quitter le territoire français à des Roms "dont le lieu de vie n'a fait l'objet d'aucune demande d'expulsion" et les Bulgares ont été séparés des Roumains.

Il ajoute qu'aucune étude de leur situation n'a été faite, contrairement aux engagements gouvernementaux.

"Alors qu'une volonté de rompre avec la politique du chiffre et une révision de la politique de l'admission au séjour étaient annoncées pour septembre, on ne peut que s'interroger sur le sens de cette chasse aux Roms qui a duré tout l'été sur l'ensemble du territoire", écrit-il.

Gérard Bon