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Viry-Châtillon: Najat Vallaud-Belkacem déplore une "histoire tragique" et des agressions "qui se répètent"

L'ancienne ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem a réagi sur BFMTV ce samedi 6 avril à l'agression mortelle d'un adolescent jeudi dans l'Essonne. Elle dénonce une "hyper-violence" de la jeune génération.

L'ancienne ministre de l'Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem déplore ce samedi 6 avril sur BFMTV l'agression d'un adolescent de 15 ans survenue jeudi 4 avril à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. Le collégien n'a pas survécu.

"L'histoire est absolument tragique", estime celle qui est aujourd'hui conseillère régionale d'Auvergne-Rhône-Alpes.

"Ce qu'elle nous dit c'est vraiment l'imprégnation de la violence, voire de l'hyper-violence, dans la jeune génération et (cela) de plus en plus jeune", affirme-t-elle, se disant "bouleversée".

"Des histoires trop nombreuses"

"Ont-ils conscience, ces jeunes qui s'adonnent à de tels actes de violence, de la gravité de ce qu'ils font? Je n'en suis pas sûre", souligne-t-elle.

Outre la question de la "sanction", l'ancienne membre des gouvernements de Manuel Valls, puis de Bernard Cazeneuve, appelle à s'interroger davantage. "Nous devons nous poser des questions plus fondamentales parce que ces histoires se répètent et sont beaucoup trop nombreuses", dénonce-t-elle, évoquant aussi l'agression de la jeune Samara à Montpellier.

"Dans quel cadre mental ces jeunes évoluent-ils pour que, de plus en plus jeunes, faire des appels à tuer quelqu'un, à violer quelqu'un et passer à l'acte paraisse naturel?", s'inquiète-t-elle.

Santé mentale et manque de perspectives en cause?

L'ex-ministre et ex-porte-parole du gouvernement donne des éléments de réponse à ces violences répétées chez les adolescents. Elle met notamment en avant la question de la "santé mentale", s'inquiétant des plus jeunes et estimant "qu'on n'a pas assez tiré les leçons de l'après crise du Covid".

Elle évoque ensuite le "cadre familial déstructuré ou dans lequel les parents sont dépassés". "Quand les familles n'arrivent pas seules à exercer leur autorité, de quoi ont besoin ces adolescents? De présence", dit-elle, assurant ne pas vouloir "jeter la pierre aux parents".

Enfin, elle souligne la question du "territoire". "Il y a énormément de lieux en France qui sont des ghettos, dans lesquels les jeunes n'ont pas de perspective", développe-t-elle.

L'ex-ministre déplore le rôle des "écrans"

Najat Vallaud-Belkacem déplore par ailleurs la "suprématie des écrans et des réseaux sociaux qui l'emportent sur toute autre forme de sociabilité surtout quand nous n'avons plus d'adultes dans les rues, d'éducateurs, de police de proximité".

Revenant sur la tribune qu'elle a publiée ce 18 mars par Le Figaro, dans laquelle elle appelait à "rationner" Internet et qui a fait beaucoup réagir, elle s'explique. "Je disais au fond, est-ce qu'on n'utiliserait pas mieux Internet si on n'avait pas un temps illimité à lui consacrer, mais un temps limité? Je ne sais pas s'il faut passer par un rationnement, c'est une question que je pose", dit-elle.

L'ex-ministre appelle par ailleurs à mener une "convention citoyenne" sur le sujet, sur le modèle de celle lancée sur la fin de vie. "Il faut que les adultes reprennent la main sur ces sujets là. On ne peut pas tout laisser faire", soutient-elle.

Juliette Desmonceaux