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Viols sur mineures, agressions sexuelles... Le point sur les témoignages qui visent Gérard Miller

De nombreuses femmes accusent depuis plusieurs semaines le psychanalyste et chroniqueur médiatique Gérard Miller de violences sexuelles. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire. Lui se dit "certain de n’avoir commis aucune infraction".

Les témoignages se multiplient. Depuis fin janvier, plusieurs femmes accusent le psychanalyste Gérard Miller de violences sexuelles. Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur les faits visant le chroniqueur médiatique, qui se dit "certain de n'avoir commis aucune infraction". Retour sur une affaire qui n'a cessé de prendre de l'ampleur ces dernières semaines.

Des accusations de viols et d'agressions sexuelles

Le 31 janvier, le magazine Elle publie une enquête relatant des témoignages de femmes disant avoir été victimes d'agression sexuelle et de viol de la part de Gérard Miller.

Le magazine rapporte notamment le récit de la journaliste et metteure en scène Muriel Cousin, qui affirme avoir subi des attouchements lors d'une séance d'hypnose avec le psychanalyste en 1990, alors qu'elle avait 23 ans. Il ne lui était alors pas "venu à l'esprit de porter plainte" car "à l'époque, ça ne se faisait pas".

Une autre femme dénonce un viol lors d'une telle séance en 2004, lorsqu'elle était âgée de 19 ans, après avoir assisté à une émission à laquelle participait le célèbre psychanalyste et chroniqueur, aujourd'hui engagé à gauche auprès de La France insoumise (LFI). Les faits se sont déroulés selon elle au domicile de Gérard Miller, après un jeu basé sur l'hypnose. "Je ne peux plus bouger. Je suis une poupée qu'on déshabille et à qui l'on peut faire ce que l'on veut", témoigne-t-elle.

Gérard Miller nie toute contrainte

Gérard Miller, qui ne dément pas avoir eu des relations avec ces femmes, conteste leurs accusations. "Si quelque chose leur a déplu lorsqu'elles étaient avec moi, je n'ai aucune hésitation à l'affirmer: rien de ce que j'ai perçu ne m'indiquait qu'elles voulaient mettre un terme à la situation, car sinon à l'instant même j'y aurais mis un terme", assure-t-il dans une lettre publiée sur X dès la publication de l'enquête de Elle.

Il déclare également n'avoir jamais pratiqué l'hypnose à son cabinet ou à son domicile, mais toujours en public. Selon lui, ce qui advenait dans un cadre privé relevait de "tests élémentaires" et "celui ou celle qui acceptait de s'y livrer n'était absolument pas hypnotisé, il restait parfaitement conscient, en totale possession de ses moyens".

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Gérard Miller: après les premières révélations, une nouvelle vague de témoignages accablants
17:29

"Avec toutes les femmes, j'ai la conviction de n'avoir contraint personne, prenant au pied de la lettre tout embarras, tout refus, et ce tout particulièrement quand je m'engageais sur le chemin de la séduction", soutient-il dans sa lettre, où il reconnaît toutefois un "rapport inégalitaire" qui existait entre ces jeunes femmes et cet "homme de pouvoir".

Les témoignages s'accumulent

Depuis, les témoignages à l'encontre de Gérard Miller s'accumulent, dans Mediapart et dans Elle notamment. Le magazine dit avoir recueilli la parole de 67 femmes, dont 5 dénoncent des faits de viols et 22 des agressions sexuelles. "Les autres évoquent des séances d’hypnose avortées, des approches insistantes, du harcèlement", explique Elle dans un article ce jeudi.

Audrey a ainsi raconté avoir été violée au domicile du psychanalyste alors qu'elle avait 17 ans, en 2004. "Je tremble. Il se met sur moi. Il me pénètre avec son sexe. Je suis tétanisée. Enfin, il s’arrête et me dit: 'Bon! Allez! Maintenant, ça suffit, il ne faut pas trop en demander!'. Cette phrase est restée gravée dans ma mémoire", s'est-elle souvenue auprès de Elle.

Une autre femme, Aude, a pris la parole auprès de BFMTV. Elle avait également 17 ans lorsqu'elle a rencontré Gérard Miller, en 2001, et explique avoir été victime d'un viol de sa part avant de subir une amnésie traumatique. Tout lui est revenu lorsque les premières révélations ont été publiées en janvier. "Ça m’a littéralement sauté au visage, puis j'ai eu besoin de parler, de raconter mon histoire. Cette violence m’a submergée d’un seul coup", a-t-elle expliqué à BFMTV.

Une enquête ouverte

Certaines, comme Aude, ont décidé de se tourner vers la justice. Le 22 février, le parquet de Paris indiquait avoir reçu les signalements de six femmes déclarant avoir subi, a minima, des gestes de nature sexuelle de la part de Gérard Miller auxquels elles disent ne pas avoir donné leur consentement. Les faits couvrent la période allant de 1995 à 2005. Le parquet a donc ouvert une enquête préliminaire pour des faits susceptibles d'être qualifiés de viols et d'agressions sexuelles, parfois sur mineures et la Direction de la police judiciaire de Paris est chargée de l'enquête.

Le parquet précise que toutes les personnes susceptibles d'avoir été victimes seront entendues comme telles, indépendamment de leur choix de qualifier leur récit de "témoignage" ou de "plainte". "Certain de n’avoir commis aucune infraction et prêt à répondre sur chacun des faits reprochés, je souhaite désormais réserver ma parole à l’institution judiciaire", a réagi Gérard Miller dans la foulée de l'ouverture de l'enquête.

Sophie Cazaux