Viols de collégiennes: un ex-enseignant condamné à 10 ans de prison

L'homme, âgé de 34 ans, a également été reconnu coupable d'agressions sexuelles sur une élève, et de tentative de corruption de mineur. Les faits se sont déroulés dans le Bas-Rhin, à Haguenau, entre 2008 et 2011.

Il est resté silencieux à l'énoncé du verdict: dix ans de prison ferme. Gilles Paquis, 34 ans, ancien professeur de chimie, a été condamné vendredi aux assises du Bas-Rhin à Strasbourg pour viol, agressions sexuelles et tentative de corruption de mineur sur trois collégiennes qu'il avait pour élèves. L'homme comparaissait libre après cinq mois de détention provisoire.

Le jeune ex-professeur, reconnu coupable de la quasi-totalité des faits pour lequel il était poursuivi, a été écroué immédiatement, et interdit d'exercer définitivement une profession en relation avec des mineurs. Les faits reprochés se sont déroulés entre 2008 et 2011.

Le procès s'est tenu à huis clos, à la demande des victimes. L'avocat de Gilles Paquis, Me Jean Paillot, a néanmoins rapporté que lors de l'audience, l'ancien professeur a exprimé des regrets, et pris la parole pour demander pardon aux victimes, se disant "parfaitement conscient du mal qu'il leur avait fait."

"Perverti par une addiction à la pornographie"

Dans le détail, la justice jugeait cet homme pour le viol d'une élève, les agressions sexuelles sur une autre, et une tentative de corruption sur une troisième. Les victimes, aujourd'hui majeures, étaient âgées à l'époque de 13 et 14 ans. L'homme avait filmé leurs ébats.

La défense a tenté de plaider le doute sur le non-consentement des jeunes filles, qui durant l'enquête, s'étaient déclarées amoureuses de leur jeune professeur de chimie. Les jeunes filles lui auraient notamment écrit des lettres d'amour, tandis que celui-ci leur proposait des cours particuliers à son domicile, et conversait avec elles sur internet. "Les faits sont graves mais je ne peux pas rester persuadé qu'il n'y avait pas eu consentement", a réagi Me Paillot.

Durant son procès, le jeune homme avait dit avoir été complètement perverti par une addiction à la pornographie et une première expérience sexuelle avec une femme qui l'avait initié à des pratiques sado-masochistes qu'il avait, semble-t-il, cherché à reproduire avec les victimes. Les avocats des parties civiles ont, elles, souligné les "souffrances" endurées par les collégiennes.

Un condamné surpris "par une peine aussi lourde"

L'affaire avait démarré en 2008, après que des témoins eurent affirmé avoir vu le professeur main dans la main avec une élève dans une commune du Bas-Rhin. Le jeune homme avait alors été rappelé à l'ordre par les autorités de son établissement, qui lui avaient demandé de prendre ses distances avec les jeunes filles.

Les enquêteurs s'étaient intéressés par la suite à l'une d'elles qui, se sentant délaissée par son professeur, avait tenté de se suicider, et avait finalement décidé de parler.

A la sortie de l'audience, Me Paillot a indiqué que Gilles Paquis se réservait la possibilité de faire appel du jugement. "Il ne s'attendait pas à une peine aussi lourde", a commenté l'avocat, qui s'est dit "insatisfait" du jugement. Les réquisitions avaient pourtant été plus lourdes: le parquait réclamait 15 ans de prison ferme.

Alexandra Gonzalez avec AFP