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Police-Justice

Violences policières: à Paris, une manifestation calme émaillée de quelques tensions

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés place de la République pour dénoncer les violences policières et le racisme, à Paris le 13 juin 2020

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblés place de la République pour dénoncer les violences policières et le racisme, à Paris le 13 juin 2020 - AFP - Anne-Christine Poujoulat

Les policiers ont bloqué la plupart des rues donnant accès à la place de la République, où plusieurs milliers de personnes ont manifesté dans le calme, avant qu'une charge et des tirs de gaz lacrymogènes aient lieu afin de faire refluer la foule.

Après s'être globalement déroulée dans le calme, le rassemblement parisien de ce samedi contre le racisme et les violences policières s'est achevée dans la tension. La police a tiré des gaz lacrymogènes après avoir reçu quelques projectiles, alors que les milliers de personnes massées place de la République étaient bloquées depuis trois heures à leur point de départ.

Les forces de l'ordre qui bloquaient la plupart des rues donnant accès à la place ont chargé et tiré des gaz lacrymogènes, faisant refluer une partie de la foule. Sur Twitter, la préfecture de police a appelé "les manifestants à rester calmes" et leur a demandé de "se disperser en raison des troubles à l'ordre public causés par certaines personnes".

Pas de défilé

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en début d'après-midi dans le XIe arrondissement de la capitale, à l'appel du comité Adama Traoré, jeune homme noir mort en juillet 2016 après son interpellation par des gendarmes en région parisienne. 

Le 2 juin, le comité Adama avait mobilisé 20.000 personnes devant le tribunal judiciaire de Paris et s'est imposé comme le fer de lance de la lutte contre les violences policières. Selon la préfecture de police, 15.000 personnes se sont rassemblées ce samedi place de la République.

Son discours s'est élargi, de la dénonciation de violences policières à celle d'un "racisme systémique", trouvant un écho puissant après la mort de George Floyd, qui a suscité une vague planétaire d'indignation. Le défilé initialement prévu, mais non autorisé par la préfecture, n'a pas eu lieu, la police empêchant les manifestants de quitter la place.

26 interpellations

Demeuré statique, le rassemblement a également connu un moment de tension lorsque des militants du groupuscule Génération Identitaire ont déployé, en début d'après-midi, une banderole au-dessus de l'un des immeubles donnant sur la place. Cette banderole dénonçait le "racisme anti-blanc" supposément véhiculé par les manifestants.

Les tensions de fin de manifestation ont duré à peine plus d'une heure et demi avant que les choses ne s'achèvent dans le calme, à la suite de l'appel à la dispersion diffusé par le Comité Adama. Selon la préfecture de police, les forces de l'ordre ont procédé à 26 interpellations en marge du rassemblement. Parmi elles, 12 ont eu lieu après le déploiement de la bannière de Génération identitaire. 

JP avec AFP