BFMTV
Police-Justice

Violences en Nouvelle-Calédonie: un couvre-feu décrété à Nouméa pour la nuit de mardi à mercredi

Des gendarmes en poste dans une rue de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 12 avril 2024

Des gendarmes en poste dans une rue de Nouméa, en Nouvelle-Calédonie, le 12 avril 2024 - THEO ROUBY / AFP

Alors que l'Assemblée débat sur une réforme constitutionnelle que les indépendantistes dénoncent, un couvre-feu a été décrété dans l'agglomération de Nouméa dès ce mardi 14 mai.

Le haut-commissariat de la République en Nouvelle-Calédonie a annoncé un couvre-feu pour la nuit de mardi 14 à mercredi 15 mai dans l'agglomération de Nouméa, théâtre de troubles d'une "grande intensité" en écho à l'examen à Paris d'une réforme constitutionnelle dénoncée par les indépendantistes.

Le couvre-feu est décrété de mardi 18 heures à mercredi 6 heures, a annoncé dans un communiqué diffusé peu après 8 heures locales mardi (23 heures lundi à Paris) le représentant de l'État dans ce territoire du Pacifique sud. "Il pourra être reconduit autant que nécessaire", précise le haut-commissariat de la République.

En outre, tout rassemblement est interdit dans le grand Nouméa, de même que le port d'armes et la vente d'alcool dans l'ensemble de la Nouvelle-Calédonie, indique le haut-commissariat qui invite les 270.000 habitants du territoire à rester chez eux.

Des dégâts matériels

Les premières altercations avec les forces de l'ordre ont commencé dans la journée de lundi, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie.

Les opposants critiquent un dégel qui risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".

Véhicules incendiés, magasins pillés, début de mutinerie de détenus, affrontements entre manifestants et forces de l'ordre... "Des troubles à l'ordre public d'une grande intensité se sont déroulés cette nuit (lundi à mardi) à Nouméa et dans les communes limitrophes, et sont encore en cours à cette heure", déplore le haut-commissariat, faisant état de "nombreux blessés" parmi les forces de l'ordre.

"À ce stade, 36" émeutiers ont été interpellés, et seront "présentés à la justice dans la journée", indique la même source.

T.P. avec AFP