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Police-Justice

Violences conjugales: 3000 téléphones grave danger déployés d'ici la fin de l'année

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti devant les journalistes lors d'une visite à Beauvais pour le déploiement de téléphones "grave danger" le 19 juillet 2021

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti devant les journalistes lors d'une visite à Beauvais pour le déploiement de téléphones "grave danger" le 19 juillet 2021 - DENIS CHARLET © 2019 AFP

Le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti a signé un bon de commande pour 1000 téléphones supplémentaires, destinés, aux victimes de violences conjugales, pour un objectif de 3000 appareils déployés d'ici fin 2021.

Le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti a signé ce lundi à Beauvais un bon de commande avec Orange de 1000 téléphones grave danger supplémentaires destinés aux victimes de violences conjugales pour un objectif de 3000 téléphones déployés d'ici la fin de l'année.

Ces téléphones portables disposent d'une touche "raccourci" préprogrammée, permettant à la victime en grave danger de joindre un service de téléassistance, accessible 7j/7 et 24h/24. Ce dernier est chargé de solliciter rapidement l'intervention des forces de l'ordre par un canal dédié.

Un outil "fantastique"

C'est un outil "fantastique", dont "on peut dire aujourd'hui qu'il est particulièrement efficace", permettant d'éviter "beaucoup de crimes" et "beaucoup de violences", a déclaré le ministre de la Justice après avoir signé le bon de commande au centre logistique Ingram à Beauvais où il a notamment assisté à un test du terminal.

"Les forces de sécurité intérieure sont intervenues, en 2020, 1200 fois grâce à ces téléphones grave danger (TGD), c'est-à-dire 1200 drames qui ont été évités", a-t-il ajouté.

Introduit dans la loi en 2014

Testé dès 2009 en Seine-Saint-Denis et à Strasbourg, le téléphone grave danger a été introduit dans la loi en 2014 et permet aux femmes victimes de violences conjugales de solliciter rapidement l'intervention des forces de l'ordre en cas de situation d'urgence.

Ces appareils sont "attribués par les procureurs à toute victime de violences conjugales ou de viol, en situation de grave danger, pour une période de six mois renouvelable. L'attribution du dispositif inclut un accompagnement par une association d'aide aux victimes", rappelle le ministère de la Justice dans un message à l'AFP.

Lorsqu'elles en ont besoin, les juridictions passent commande auprès du service de l'accès au droit et à la justice et de l'aide aux victimes, pour se faire livrer du matériel qui est ensuite activé au moment de son attribution.

1529 terminaux attribués

Au 1er juillet 2021, 2048 téléphones graves danger étaient déjà entre les mains de la justice, dont 1529 terminaux attribués (soit 75% du parc global). Cette nouvelle commande doit permettre d'atteindre l'objectif fixé par le gouvernement de 3000 téléphones disponibles avant la fin de l'année.

Les TGD ont été déployés progressivement chaque année: en 2017, la justice disposait de 543 téléphones en 2017, 842 en 2018 et 1082 en 2019.

F.R. avec AFP