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Police-Justice

Villejuif: ce que l'on sait de l'attaque au couteau qui a fait un mort et deux blessées

Un homme armé d'un couteau a attaqué des passants ce vendredi dans un parc de Villejuif, dans le Val-de-Marne, tuant un homme et blessant deux autres personnes, avant d'être abattu par la police. Le parquet de Créteil a été saisi de l'affaire.

Il était aux alentours de 14h ce vendredi, lorsqu'un homme de 22 ans a poignardé plusieurs personnes dans un parc de Villejuif, dans le département du Val-de-Marne, faisant un mort et deux blessés, avant d'être tué par des policiers.

Selon plusieurs sources concordantes à BFMTV, l'attaque a eu lieu dans le parc des Hautes-Bruyères, où l'assaillant à agressé une première personne, qui est parvenue à esquiver le coup de couteau.

La piste privilégiée est celle de l’acte d’une personne déséquilibrée, sans mobile terroriste, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

  • Plusieurs passants agressés au couteau

Par la suite, l'agresseur a tenté de s'en prendre à une femme. Le mari de cette dernière va tenter de s'interposer, mais il reçoit un coup de couteau mortel dans le thorax, à proximité du coeur. Sa femme va tout de même être blessée au niveau du cou. Selon le maire de Villejuif Franck Le Bohellec, l'homme tué est un Villejuifois de 56 ans.

L’autopsie des deux corps, ceux de l'agresseur et de la victime, aura lieu demain matin. Les deux autres victimes n’ont, par ailleurs, plus leur pronostic vital engagé: il s’agit de l'épouse de la personne morte et d'une autre femme.

  • L'assaillant abattu

L'assaillant a tenté de prendre la fuite avant d'être tué par les policiers dans la commune voisine de l'Haÿ-les-Roses, selon des sources concordantes. Peu avant, il est encore parvenu à poignarder un homme au niveau du dos.

Une photo prise sur place juste après l'attaque et transmise à l'AFP le montre étendu sur le dos à un carrefour, vêtu de ce qui semble être un habit de type djellaba noir.

Il avait "pris la fuite jusqu'au centre commercial du Carrefour de L'Haÿ-les-Roses, où il avait visiblement l'intention de poursuivre ses agressions", a déclaré le maire de l'Haÿ-les-Roses, Vincent Jeanbrun, sur BFMTV.
"Heureusement, la police a été rapidement alertée et a pu rapidement se rendre sur place et le neutraliser en l'abattant", a-t-il ajouté. Une affirmation confirmée par la procureure de la République de Créteil Laure Beccuau, qui souligne que lors de son "périple meurtrier", l'homme "a tenté de s'attaquer à d'autres victimes, qui ont réussi à l'éviter."
  • Des "troubles psychologiques"

L'attaquant, né le 23 juin 1997, était domicilié dans le 14eme arrondissement de Paris. À ce stade, on ne sait pas s’il avait un emploi ou s’il faisait des études. Il était, par ailleurs, converti à l’islam, selon une source proche de l'enquête à BFMTV.

Inconnu des services de renseignement et de la justice, il a déjà été signalé pour des violences lors d’une manifestation mais cela n’avait entraîné aucune suite judiciaire. 

Il présentait des "troubles psychologiques", toujours selon une source proche de l'enquête à BFMTV. Il a été hospitalisé par le passé pour des problèmes psychiatriques et suivait actuellement un traitement. Dans le sac de l'assaillant, un Coran et des livres de littérature islamique ont été retrouvés, mais il ne s'agit pas d'éléments suspects. 

Toujours selon nos informations, les enquêteurs se sont rendus au domicile familial de l’homme, mais n’ont interpellé personne, car rien d’anormal n’est apparu.

  • Le parquet de Créteil saisi

Aucune information n'était donnée dans l'immédiat sur les motifs de cette attaque. Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur Laurent Nunez est arrivé sur les lieux de l'attaque aux alentours de 15h30, accompagné du préfet de police de Paris Didier Lallement.

Le parquet de Créteil a pour l'heure été saisi. L'enquête a été confiée au service départemental de police judiciaire du Val-de-Marne et à la préfecture de police de Paris. Des représentants du parquet antiterroriste sont sur les lieux du drame, mais ce dernier n'est pas saisi.

  • Castaner salue la "réactivité" des policiers

Sur Twitter, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a lui aussi salué la "réactivité", le "sang-froid" et le "professionnalisme" des forces de sécurité et des secours.

Cette attaque intervient alors que la France vit sous une constante menace terroriste depuis la vague d'attentats jihadistes sans précédent amorcée en 2015. 

En 2019, la justice antiterroriste s'est saisie de trois attaques: l'agression au couteau en mars de deux surveillants de la prison de Condé-sur-Sarthe par un détenu radicalisé, l'attentat au colis piégé qui a blessé 14 personnes en mai devant une boulangerie de Lyon, et la tuerie perpétrée début octobre à la préfecture de police de Paris, dont l'enquête n'a pas encore pu déterminer officiellement les motivations de Mickaël Harpon, l'agent soupçonné de radicalisation qui a tué au couteau quatre de ses collègues avant d'être abattu.

En plus de quatre ans, la vague d'attentats en France a fait 255 morts, si on inclut ceux de la préfecture de police. Au total, 60 attentats ont été déjoués depuis 2013, dont le dernier fin septembre 2019, selon le ministère de l'Intérieur.

Hugo Septier avec AFP