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Police-Justice

Victimes de "swatting", 20 clients d'un hôtel sur le trottoir au milieu de la nuit

C'est le réceptionniste qui a été la victime d'un canular téléphonique. (Image d'illustration)

C'est le réceptionniste qui a été la victime d'un canular téléphonique. (Image d'illustration) - Bertrand Guay - AFP

Un hôtel du centre-ville de Nancy a été victime dans la nuit de samedi à dimanche d'un canular téléphonique. Se faisant passer pour la police, un mauvais plaisantin a fait évacué les client d'un hôtel.

"Swatting": phénomène venu des Etats-Unis visant à faire croire à une intervention d'urgence de la police dans le but de nuire à son interlocuteur. Les clients d'un hôtel situé dans le centre-ville de Nancy vont certainement se souvenir longtemps de cette définition. Le réceptionniste de l'établissement encore plus.

Dans la nuit de samedi à dimanche, l'employé, qui travaille pour l'hôtel depuis cinq ans, a été victime d'un mauvais canular téléphonique dont l'auteur est recherché par la police après l'ouverture d'une enquête. L'affaire était rondement bien préparée, le plaisantin s'est fait passer pour un policier, raconte L'Est Républicain.

L'alarme incendie déclenchée

Il est 3h30 du matin quand le réceptionniste de l'hôtel reçoit un appel. L'homme au bout du fil indique faire partie de la police. Pour prouver son identité, il lui demande de vérifier le numéro de téléphone qui s'affichait sur son standard: il s'agit bien du numéro de l'hôtel de police de Nancy.

En confiance, le faux-policier peut alors demander à son interlocuteur ce qu'il veut. Il raconte au réceptionniste qu'un "individu dangereux et recherché se trouve dans l'une des chambres de l'hôtel". Afin d'aider les policiers, qui soit-disant entourent l'établissement, à localiser le pseudo-suspect, le plaisantin invite le réceptionniste à activer l'alarme incendie. L'employé "en état de panique", selon le quotidien régional, s'exécute sans difficulté.

"Culpabilité, honte et peur"

Cette dernière ne réveille pas tous les occupants mais une vingtaine d'entre eux sortent de leur chambre et se regroupent dans la rue. Alors le faux-policier exige que tous se mettent à plat ventre sur le trottoir. "Il a ajouté qu’il pouvait aussi leur souhaiter une bonne nuit", explique l'un des responsables de l'hôtel, faisant ainsi comprendre au réceptionniste qu'il s'agissait en réalité d'un canular.

L'employé a visiblement été très affecté par cette mauvaise expérience.Ce dernier ressent un sentiment de "culpabilité, de honte et de peur", détaille sa direction au quotidien.

L'enquête va chercher à retrouver l'auteur de l'appel et surtout déterminer comment il a pu pirater la ligne de l'hôtel de police de Nancy. En France, l'auteur d'un "swatting" risque deux ans de prison et jusqu'à 30.000 euros d'amende.

J.C.