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Police-Justice

Verdon: les touristes recherchés étaient chez eux

Le lac de Sainte-Croix, dans les Gorges du Verdon. (photo d'illustration)

Le lac de Sainte-Croix, dans les Gorges du Verdon. (photo d'illustration) - -

Les touristes recherchés depuis vendredi soir après avoir disparu alors qu'ils étaient partis en canoë sur le lac de Sainte-Croix se sont signalés ce samedi aux autorités.

Les disparus du Verdon, deux couples d'une quarantaine d'années, portés disparus dans le Verdon depuis jeudi soir, étaient en fait rentrés chez eux, dans la région de Manosque, dans les Alpes-de-Haute-Provence, alors que de considérables et coûteux moyens de recherches étaient mobilisés sur le terrain.

Hélicoptère survolant les gorges, maître-chiens explorant rives et sentiers, plongeurs et Zodiac sondant le lac en quête du moindre indice: un dispositif exceptionnel, réunissant au total une quarantaine d'hommes, avait été déployé pour retrouver ces touristes, partis jeudi en canoë pour une balade de quelques heures sur le lac de Sainte-Croix, et jamais revenus à leur point de départ.

Le loueur de l'embarcation avait donné l'alerte vers 21 heures, et très vite secouristes et enquêteurs avaient afflué sur les lieux. L'employé se souvenait d'une "femme blonde, d'environ 1,75 m, qui a dit s'appeler Betty", de son mari et de leurs enfants âgés d'environ 8 à 12 ans, sans plus de précisions, "près de 450 personnes passant ici chaque jour".

Canoë abandonné

Ni carte d'identité ni caution, les éléments à la disposition des enquêteurs se révélaient bien maigres. Un appel à témoins avait été lancé, sans succès, et le portrait-robot de cette fameuse Betty devait être dressé.

Finalement, il a fallu l'appel d'une amie des "disparus" pour résoudre le mystère. Elle a donné leurs coordonnées et les deux couples ont pu être contactés. Entendus par les gendarmes, ils ont reconnu avoir abandonné le canoë sans prévenir quiconque.

Ils ont expliqué avoir chaviré, renversés par une petite vague à la suite du lâcher d'un barrage hydroélectrique, a relaté le capitaine de gendarmerie Frédéric Del Aguila. "Pris de panique", ils ont alors laissé leur embarcation, emporté pagaies, gilets et bidons, "emprunté la piste et sont rentrés chez eux", pris en charge par un automobiliste, a-t-il ajouté, saluant ce "dénouement heureux".

Acte "d'indélicatesse"

Depuis le début des recherches et la découverte vendredi du canoë dans une zone interdite à la navigation, à plus de 4 km d'Aiguines, les enquêteurs avaient envisagé cette hypothèse, jugeant "peu probable" une éventuelle noyade.

Visiblement "inquiets des conséquences" de leur acte, les quadragénaires "avaient renoncé à se manifester", a précisé la procureure de la République de Draguignan, Danielle Drouy-Ayral, soulignant qu'il n'était pas possible d'engager de poursuites judiciaires à leur encontre. Selon les gendarmes, ils ont exprimé des "regrets".

Des regrets qui n'effaceront pas le coût engagé par les autorités, d'autant que les secours sont venus de toute la région, et même d'ailleurs en France, rappelle le sous-préfet Emmanuel Dupuis, qui a prévu de communiquer des chiffres en début de semaine, conjointement avec le parquet, et qui dénonce un "acte d'indélicatesse" de la part de ces vacanciers. Pour éviter ce genre de mésaventure à l'avenir, les entreprises de location de canoë seront désormais invitées à "prendre les identités de leurs clients".