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Police-Justice

Vent de fronde chez les policiers français

Manifestation de policiers à Marseille pour soutenir un collègue mis en cause dans la mort d'un homme à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Le syndicat Alliance appelle à une journée de mobilisation nationale le 11 mai pour obtenir la création d'un principe

Manifestation de policiers à Marseille pour soutenir un collègue mis en cause dans la mort d'un homme à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis). Le syndicat Alliance appelle à une journée de mobilisation nationale le 11 mai pour obtenir la création d'un principe - -

PARIS (Reuters) - Le syndicat Alliance appelle à une journée de mobilisation nationale le 11 mai pour obtenir la création d'un principe de...

PARIS (Reuters) - Le syndicat Alliance appelle à une journée de mobilisation nationale le 11 mai pour obtenir la création d'un principe de "présomption de légitime défense", alors que les policiers multiplient les manifestations de grogne.

L'objectif est de forcer le président nouvellement élu et son gouvernement à ouvrir des discussions autour d'un "Grenelle de la sécurité", précise-t-il dans un communiqué.

Des policiers, de moins en moins enclins à respecter leur devoir de réserve, profitent de la campagne électorale pour exprimer leur malaise, aux causes multiples et différentes selon leur proximité syndicale.

Plusieurs centaines d'entre eux avaient manifesté fin avril sur les Champs-Elysées à Paris et en Seine-Saint-Denis après la mise en examen d'un policier pour "homicide volontaire."

Mardi soir, près de 200 agents ont manifesté dans le centre de Lyon pour dénoncer leur exaspération face à des moyens en baisse, une pression hiérarchique grandissante et des relations avec la justice compliquées, selon Europe 1.

En outre, un appel à se rassembler pour bloquer la circulation vendredi porte Maillot, à Paris, court par SMS parmi les policiers parisiens, hors de tout mot d'ordre syndical, selon Alain Hamont, auteur du livre "Police, l'envers du décor". "Il s'agit d'une coordination", a-t-il dit.

Alliance, deuxième syndicat au sein de la police en tenue et proche de l'UMP, organisera le 11 mai des rassemblements devant toutes les préfectures de métropole et d'Outre-mer.

Le syndicat est mobilisé depuis plusieurs jours pour défendre le policier mis en cause dans la mort d'un homme à Noisy-le-Sec (Seine-Saint-Denis) et faire avancer l'idée de présomption de légitime défense.

La fédération CGT de la police considère également dans un communiqué qu'une "évolution des textes de lois est nécessaire", jugeant aberrant "d'attendre d'avoir une arme braquée sur soi pour être en état de légitime défense."

Le syndicat majoritaire, Unité SGP police, proche de Force ouvrière, exige pour sa part de meilleures conditions de travail. La "situation des policiers doit changer" car la colère policière née après la mise en examen pour "homicide volontaire" d'un policier "ne s'éteindra pas le 6 mai", a-t-il déclaré.

Nicolas Sarkozy a proposé d'instaurer une présomption de légitime défense pour les policiers, une mesure formulée de longue date par la présidente du Front national Marine Le Pen, qui y a vu une "victoire idéologique."

Le candidat socialiste pour la présidentielle, François Hollande, a affiché son soutien aux policiers tout en se déclarant opposé par principe à "toute annonce de législation nouvelle dès qu'il se passe un incident." Il propose en revanche une sécurité juridique pour les policiers poursuivis.

Gérard Bon