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Police-Justice

Vénissieux: renforts de police aux Minguettes après 30 véhicules brûlés

Plusieurs véhicules ont été incendiés dans le quartier des Minguettes, près de lyon (ici en 2007).

Plusieurs véhicules ont été incendiés dans le quartier des Minguettes, près de lyon (ici en 2007). - -

Une trentaine de véhicules ont été incendiés ces derniers jours, dans la cité des Minguettes, à Vénissieux, près de Lyon. La police a renforcé son dispositif sur place afin d'éviter que la situation ne s'aggrave.

Près d'une semaine après le début d'une vague de tensions urbaines aux Minguettes, à Vénissieux (Rhône), les autorités ont décidé de renforcer le dispositif policier dans cette cité sensible de la banlieue lyonnaise. Une trentaine de véhicules ont en effet été incendiés au cours des dernières nuits par des jeunes isolés, a-t-on appris auprès des autorités policières.

Un accident de la circulation serait à l'origine des tensions. L'objectif des forces de l'ordre est d'empêcher la poursuite de ces déprédations et de prévenir toute éventuelle violence, a dit Albert Doutre, le directeur départemental de la sécurité publique.

Un quartier classé en Zone de sécurité prioritaire

Sur le terrain, le nombre de policiers présents l'après-midi et la nuit est passé mercredi de 80 à 100, dont une demi-compagnie de CRS. Leur temps de présence a également été allongé jusqu'à 5 heures du matin, puisque les incendies de véhicules se produisent en majorité entre 3h30 et 5 heures.

Dans la nuit de mardi à mercredi, "une quinzaine de véhicules environ" avaient été incendiés dans ce quartier de 25.000 habitants classé en Zone de sécurité prioritaire, a indiqué Albert Doutre. Dans la nuit de samedi à dimanche, le même nombre de voitures avait déjà brûlé.

Ces incendies seraient "l'oeuvre d'individus esseulés, souvent mineurs voire jeunes mineurs, d'une toute petite minorité d'irresponsables qui essaient de profiter d'un accident de la circulation pour créer des tensions", a indiqué le responsable policier. Deux interpellations pour "dégradations de véhicules" ont été opérées dans la nuit de dimanche à lundi.

Un accident de la circulation à l'origine des tensions

Vendredi soir, après une violente collision entre une voiturette et un motocycliste au guidon d'un engin de très grosse cylindrée, les familles des deux conducteurs en étaient venues aux mains; l'un avait un taux d'alcoolémie trop élevé, l'autre n'avait pas de permis de conduire.

La foule s'était ensuite retournée contre les secours, prenant à partie les policiers et les pompiers arrivés sur les lieux. Quatre policiers avaient été légèrement blessés, dont deux atteints par des jets de projectiles. Pour se dégager, les forces de l'ordre avaient dû faire usage de flash-balls et de gaz lacrymogènes.

Le parquet de Lyon a ouvert une information sur l'accident et les faits qui ont suivi. Le frère du motard a été interpellé pour violences aux forces de l'ordre durant la rixe. Le motard, âgé d'une trentaine d'années, était toujours plongé dans un coma artificiel mercredi. Son pronostic vital reste engagé.

La population exprime sa désapprobation

Tout en faisant preuve de "fermeté face aux fauteurs de troubles", les autorités policières, en lien avec le parquet et la municipalité de Vénissieux, mettent tout en oeuvre depuis les incidents de vendredi soir pour éviter que la situation ne "dérape", déclare Albert Doutre.

Le directeur départemental de la sécurité publique souligne cependant qu'il n'y a pas "de regroupement massif ou de phénomène émeutier" et se réjouit que "la population exprime même sa désapprobation face aux agissements des fauteurs de troubles qui leur pourrissent la vie".

M.K. avec AFP