Vendée: un restaurateur condamné après la mort d'une cliente allergique aux cacahuètes
Un restaurateur a été condamné ce lundi 19 février à de la prison avec sursis pour homicide involontaire après la mort d'une jeune femme qui avait mangé sans le savoir des cacahuètes dans son établissement, rapportent nos confrères de Ouest-France.
Retour sur les faits: Anna Serano, étudiante à Caen (Normandie), part en vacances avec ses amis en août 2019 à La Roche-sur-Yon (Vendée). Là-bas, le groupe s'arrête pour manger au Wok Grill 85, un restaurant asiatique.
Des cacahuètes dans un rouleau de printemps
Anna, âgée de 21 ans, choisit alors au menu un rouleau de printemps qui, sans qu'elle ne le sache, comporte des cacahuètes. Étant allergique à celles-ci, Anna fait immédiatement une réaction et un choc anaphylactique qui nécessite des soins médicaux urgents.
Malgré la prise d'antihistaminiques (médicaments utilisés notamment dans le traitement des allergies) et l'intervention de secouristes du Samu, Anna meurt d'un arrêt cardio-respiratoire.
Son décès est constaté au centre hospitalier départemental de La Roche-sur-Yon. Lors des auditions des personnes présentes au moment du drame, tous disent ne pas avoir vu le moindre affichage indiquant la présence d'allergènes dans les plats du restaurant.
18 mois de prison avec sursis
4 ans et demi plus tard, le procès s'est ouvert en janvier dernier au tribunal correctionnel de La Roche-sur-Yon. Lors de celui-ci, le gérant du restaurant avait expliqué s'être "amélioré maintenant" en matière de règles de traçabilité et d'hygiène.
Il a été reconnu coupable ce lundi 19 février d'homicide involontaire a été condamné à 18 mois de prison avec sursis ainsi qu'à une interdiction définitive d'exercer à nouveau cette profession. Une peine inférieure aux réquisitions du parquet qui avait notamment demandé trois ans de prison avec sursis contre le restaurateur.
Le restaurant condamné à 20.000 euros d'amende
L'établissement, également reconnu coupable d'homicide involontaire, doit régler 20.000 euros pour non respect des mesures de traçabilité et d'hygiène en ne mentionnant pas la présence de cacahuètes parmi les produits allergènes présents dans ses plats.
En outre, les parents et le beau-père de la jeune femme vont chacun recevoir plusieurs dizaines de milliers d'euros pour préjudice moral et matériel.
"Il aurait dû suffire du respect de cette réglementation pour que cette jeune fille ne trouve pas la mort", avait témoigné en janvier l'avocate des parents d'Anna à nos confrères de France Bleu, "jamais elle n'aurait dû mourir à 21 ans".