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Police-Justice

Valérie Trierweiler veut oeuvrer sur l'égalité des chances

Première dame de France depuis moins d'une semaine, Valérie Trierweiler, ici dans une école française de Chicago, apprend son nouveau rôle et prend le pouls de sa notoriété naissante, à 7.000 kilomètres de Paris. /Photo prise le 21 mai 2012/REUTERS/Eric F

Première dame de France depuis moins d'une semaine, Valérie Trierweiler, ici dans une école française de Chicago, apprend son nouveau rôle et prend le pouls de sa notoriété naissante, à 7.000 kilomètres de Paris. /Photo prise le 21 mai 2012/REUTERS/Eric F - -

par Elizabeth Pineau CHICAGO (Reuters) - "C'est la fille de le président de la France !" Dans un couloir du lycée français de Chicago, un bambin...

par Elizabeth Pineau

CHICAGO (Reuters) - "C'est la fille de le président de la France !" Dans un couloir du lycée français de Chicago, un bambin américain tout ému et un peu dans l'approximation du haut de ses quatre ans vient de voir passer Valérie Trierweiler.

Première dame de France depuis moins d'une semaine, la compagne de François Hollande apprend son nouveau rôle et prend le pouls de sa notoriété naissante, à 7.000 kilomètres de Paris.

A peine débarquée d'une mini-croisière avec les autres épouses de dirigeants participant au sommet de l'Otan, la journaliste habituée à observer est cette fois l'objet des regards et de l'oeil de la caméra d'une chaîne locale venue la suivre dans les couloirs décorés de dessins d'enfants.

Imper noir, pantalon marine et blouse à pois assortie, elle accepte le bouquet de fleurs qu'on lui tend, embrasse les enfants brandissant des drapeaux français et américains, serre la main des professeurs, écoute une chanson d'Edith Piaf interprétée par des jeunes filles dans le gymnase, parle avec une petite Valérie toute timide, pose pour les photos souvenirs.

L'épouse du président américain, Michelle Obama, qui l'a reçue à la Maison blanche, puis à Chicago, l'a "énormément impressionnée" et lui a, dit-elle, conseillé de prendre son temps, ayant elle-même mis un an à s'habituer à ce nouveau rôle.

"C'est vraiment l'une des personnes qui m'ont le plus impressionnée dans toute ma vie", a dit à Reuters Valérie Trierweiler. "Elle a une présence incroyable, un charisme impressionnant. On se dit qu'elle pourrait faire elle aussi une carrière politique."

Sur son compte Twitter, elle a remercié la First Lady "pour son accueil chaleureux" et "ses précieux conseils".

Au fil des rencontres, enfants et professeurs lui posent des questions qui font écho à celles de la presse, depuis l'investiture de François Hollande mardi dernier.

"Qu'est-ce que ça vous fait d'être première dame ?", lui demande le jeune Pearson, délégué de classe. "Je ne peux pas répondre, c'est tellement nouveau, même si ce voyage me permet d'avancer", souligne-t-elle.

"JE N'AI JAMAIS OUBLIÉ MA MAÎTRESSE DE CM1"

Dans une autre salle, une dame lui parle de sa carrière.

"Je compte bien continuer, même si je ne mesure pas encore toutes les résistances qui vont se présenter à moi", dit celle qui fut pendant longtemps reporter politique pour l'hebdomadaire Paris-Match, puis la chaîne Direct 8. "J'ai abandonné le journalisme politique, ça c'est une chose réglée, mais je compte bien continuer."

Sur ses activités futures, elle reconnaît qu'elle devra s'inventer un rôle. "En France, on fait un peu à sa manière. Il y a une attente, on reçoit énormément de courriers d'associations. Je verrai tout cela au fur et à mesure."

Bernadette Chirac s'était engagée pour les personnes âgées, Carla Bruni sur la lutte contre le sida. Valérie Trierweiler se verrait bien, elle, en ambassadrice de l'égalité des chances dans la République qui a lui permis d'avancer dans la vie, elle qui vient "d'un milieu modeste".

"Ce qui m'intéresse, c'est le début, les enfants, l'égalité des chances", dit-elle.

Un message distillé lors de sa visite du lycée de Chicago.

"Vous, vous avez un bon enseignement. Tout le monde n'a pas cette chance", dit-elle à une classe de cet établissement de 630 élèves - de la maternelle à la terminale -, dont la scolarité coûte environ 15.000 dollars par an, soit 30% de moins environ que les écoles privées américaines. Un tiers des élèves bénéficient de bourses du gouvernement français ou américain.

Au détour d'une conversation, Valérie Trierweiler évoque ses trois fils - un collégien et deux lycéens - et son parcours: "Je n'ai jamais oublié ma maîtresse de CM1. Je vais la revoir."

Avec seulement une petite semaine de recul, elle entrevoit sa nouvelle vie aux côtés du président de la République.

"Je le vois plus que pendant la campagne. Le soir on dîne ensemble, même s'il rapporte ses dossiers avec lui. Il est toujours très concentré", confie-t-elle.

Presqu'inconnue il y a encore dix jours, son visage est apparu dans la presse du monde entier et ses faits et gestes, voire ses tenues, sont disséqués par les magazines où affleurent les premières critiques : "En fait-elle trop ?", titrait dès la semaine dernière un hebdomadaire français.

"Je lis de moins en moins ce qui me concerne dans la presse", dit-elle. "Pour me protéger."

Elizabeth Pineau, édité par Henri-Pierre André