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Police-Justice

Valence: un homme blessé par balles après avoir foncé en voiture sur des militaires

Un homme de 29 ans a été blessé par balles à Valence, dans la Drôme, ce vendredi après-midi, après avoir foncé en voiture, à deux reprises, sur des militaires en poste devant la grande mosquée de la ville.  Ceux-ci ont riposté en tirant à deux reprises sur le conducteur du véhicule, qui n'est pas connu des services de police.

Vers 15 heures ce vendredi après-midi, un homme a foncé en voiture sur quatre militaires de l'opération Sentinelle postés devant la grande mosquée de Valence, dans la Drôme, contraignant ceux-ci à riposter en tirant à deux reprises.

L'homme, âgé de 29 ans, a été grièvement blessé après avoir été touché au bras et à la jambe, et a été pris en charge par les secours. Son état est jugé "sérieux", mais son pronostic vital n'est pas engagé. Un militaire, touché par le véhicule, a été légèrement blessé au genou et au tibia, et une balle perdue a également blessé au mollet un septuagénaire, qui sortait de la mosquée. Ce fidèle a été hospitalisé et opéré, et ses jours ne sont pas en danger.

L'homme a foncé en voiture sur quatre militaires qui étaient en faction devant cette mosquée de Valence.
L'homme a foncé en voiture sur quatre militaires qui étaient en faction devant cette mosquée de Valence. © Patrick Gardin - AFP

"Sang froid" des militaires

Selon la préfecture, la grande mosquée de Valence est un lieu très calme, "où le culte se passe de manière apaisée". Quatre militaires de l'opération Sentinelle étaient en faction ce vendredi aux abords du bâtiment, situé à la périphérie de la ville, a précisé la préfecture de la Drôme.

"Il y avait quatre militaires en faction devant la mosquée de Valence, qui assurent la protection des édifices religieux dans le cadre du dispositif Sentinelle. Le véhicule est arrivé alors qu'ils étaient immobiles sur le parking (de la mosquée, ndlr). Il a foncé sur les quatre militaires, il y est allé très franchement puisqu'il a ensuite percuté une voiture qu'il a déplacée, avec la violence du choc. Les militaires ont été projetés au sol, d'après les témoins. L'un d'entre eux a été blessé, les trois autres ont fait les sommations d'usage, le véhicule est revenu, et c'est à ce moment que les militaires ont ouvert le feu avec leur arme automatique et leur arme de poing, pour neutraliser le conducteur, qui a été blessé à la jambe et au bras", a rapporté de façon détaillée le maire Les Républicains de Valence, Nicolas Daragon, au micro de BFMTV.

L'élu a salué le "sang froid" des militaires. "Non seulement ils ont neutralisé l'assaillant sans l'abattre, mais ils ont aussi limités les dégâts collatéraux puisqu'il y avait beaucoup de monde autour qui se rendait à la mosquée", a précisé Nicolas Daragon. Les faits se sont en effet déroulés entre deux offices religieux.

L'assaillant inconnu des services de police

Le procureur de la République à Valence s'est rendu sur place. Le conducteur, dont la voiture était immatriculée en Savoie, a agi seul et à ce stade de l'enquête, ses motivations restent inconnues. Il a pu être identifié: âgé de 29 ans, il est originaire de Bron, dans la banlieue lyonnaise, et n'est pas connu des services de police. De son côté, la mosquée a indiqué qu'il ne fréquente pas le lieu de culte. 

"On est vraiment choqués par ce qu'il s'est passé et bouleversés par cet événement, que des militaires qui sont là pour nous protéger soient attaqués de cette manière", a réagi l'un des imams de la mosquée, Abdallah Dliouah. "L'individu, personne ne le connaît. Ce n'est pas quelqu'un qui fréquente la mosquée de Valence. Pour nous, c'est un individu qui est venu pour commettre cet acte", a-t-il poursuivi. 

Aucune arme ni trace d'explosifs n'ont été retrouvées dans sa voiture. En fin d'après-midi ce vendredi, la Peugeot endommagée était toujours visible devant le parking de la mosquée, à moitié enfoncée dans un fossé. Elle portait de nombreux impacts de balles. Le pare-brise et les vitres latérales, du côté passager comme du côté conducteur, étaient brisées.

Les soldats de l'opération Sentinelle sont chargés de protéger les lieux sensibles face à la menace terroriste. Le parquet de Valence et la police judiciaire sont saisis de l'enquête. 

Soutien du gouvernement

Le Premier ministre Manuel Valls a témoigné en fin d'après-midi son "soutien aux militaires attaqués" par le conducteur. "J'apporte mon soutien aux militaires attaqués à Valence. Reconnaissance entière à toutes nos forces mobilisées pour la sécurité de la France", a déclaré le chef du gouvernement, sur son compte Twitter.

Les ministres de la Défense Jean-Yves Le Drian et de l'Intérieur Bernard Cazeneuve ont également apporté "leur entier soutien aux militaires visés". "Les militaires ont riposté par des tirs de défense, blessant grièvement le conducteur du véhicule, sans que son pronostic vital ne soit à l'heure actuelle engagé", affirment dans un communiqué commun les deux ministres, précisant qu'"il appartiendra à l'enquête d'établir les motivations précises de l'auteur".

Condamnation du CFCM

Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a condamné dans un communiqué l'"agression lâche" commise par l'automobiliste contre les militaires. "Dans l'attente des résultats de l'enquête qui détermineront les véritables motivations de l'agresseur, le CFCM réitère son appel à la sérénité et à la vigilance à l'ensemble de nos concitoyens", écrit également le président du CFCM, Anouar Kbibech, rappelant que les militaires chargés de la protection des lieux de cultes dans le cadre de l'opération Sentinelle "sont énormément appréciés par les fidèles à travers toute la France".

Adrienne Sigel, avec Cécile Ollivier et AFP