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Police-Justice

Val-d'Oise: la famille d'Adama Traoré va porter plainte pour violences volontaires

Les circonstances de la mort d'Adama Traoré à la suite de son interpellation dans le Val-d'Oise restent floues. La famille du jeune homme a décidé de porter plainte, privilégiant l'hypothèse d'une bavure.

Comment Adama Traoré est-il mort? Les circonstances de la mort du jeune homme de 24 ans, décédé après son interpellation par les gendarmes le 19 juillet dernier dans le Val-d'Oise, se précisent, mais pas les causes de sa mort. 

L'avocat de sa famille, Yassine Bouzrou, affirme sur BFMTV que la famille va porter plainte pour "violences volontaires". Il affirme que les gendarmes "se sont mis à trois" sur le jeune homme, et "ont utilisé tous leur poids sur son corps, il y avait environ 250 kilos sur lui et cela a duré un certain temps".

Une information confirmée par une source proche du dossier, qui rapporte la déclaration d'un gendarme lors de son audition: "Nous avons employé la force strictement nécessaire pour le maîtriser mais il a pris le poids de notre corps à tous les trois au moment de son interpellation". 

Yassine Bouzrou confie que la famille privilégie l'hypothèse d'une "compression thoracique qui mène à l'asphyxie". Selon lui, elle "fait confiance à la justice depuis le début" mais souhaite "la vérité" pour leur proche. Ils sont "sereins et ont confiance".

"Que nous cache-t-on?", demandent ses proches

Mais pourquoi la cause du décès n'a-t-elle pas pu être identifiée sur-le-champ? "D'abord une crise cardiaque, après une infection et maintenant une asphyxie... Que nous cache-t-on? Que s'est-il passé?", s'interrogent les proches du jeune homme.

Le légiste qui a effectué la première autopsie a en effet relevé un "syndrome asphyxique" et des "lésions d'allure infectieuse" au poumon et au foie notamment, selon une source proche de l'enquête citée par l'AFP. Le procureur de la république de Pontoise, Yves Jannier, a évoqué de son côté "une infection très grave", "touchant plusieurs organes".

A la demande de la famille, une contre-expertise a été effectuée par un collège d'experts une semaine après la mort du jeune homme. Les médecins avaient également noté un "syndrome asphyxique". 

Pour Me Bouzrou, le parquet, qui a confié l'enquête à une juge d'instruction, a communiqué de manière "partielle et partiale" en "éludant les éléments les plus importants du dossier". "Les parties ont connaissance de l'ensemble des éléments du dossier", répond le procureur. "Il n'est pas question de cacher des choses, mais de donner des informations sur des éléments avérés. En l'état, aucun des deux rapports ne donne la cause et les circonstances exactes du décès", insiste-t-il. 

Le procureur souligne que "l'explication de la cause du décès ne pourra être apportée qu'avec l'ensemble des analyses (bactériologie, toxicologie, anatomopathologie). Le parquet a confié deux enquêtes parallèles, à la section de recherches de Versailles (gendarmerie) et l'Inspection générale de la gendarmerie.

J. B. avec AFP