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Police-Justice

Une station-service clandestine démantelée au cœur de Marseille

Des agents de la Régie des Transports Marseillais (RTM), le 11 novembre 2005 au dépôt de la RTM d'Arenc à Marseille. (Photo d'illustration)

Des agents de la Régie des Transports Marseillais (RTM), le 11 novembre 2005 au dépôt de la RTM d'Arenc à Marseille. (Photo d'illustration) - AFP

Un vigile de la Régie des transports de Marseille (RTM) est soupçonné de s’être livré à un trafic de gazole, qu’il siphonnait la nuit dans un dépôt de bus de la cité phocéenne. Montant du préjudice subi, selon la société de transports: 450.000 euros.

Le petit manège du vigile de la Régie des transports de Marseille (RTM), qui avait la confiance de sa hiérarchie, aura duré au moins trois ans. Quatre personnes ont été interpellées mercredi puis déférées devant un juge d’instruction, pour avoir monté une station-service clandestine en plein cœur de Marseille, rapporte La Provence en cette fin de semaine. Ils sont soupçonnés d’avoir siphonné des litres et des litres de gazole dans les réservoirs des bus de la RTM, pour les revendre au marché noir.

Retour sur les faits. En 2012, la société de transports découvre, au dépôt de la Rose, d’étranges traces de gazole sous les bus, et constate que les bouchons des réservoirs s’abîment sans explication. Un jour, un bidon de gazole est même retrouvé près d’un bus. La direction de la RTM soupçonne le vigile du dépôt de voler du carburant.

"Des dizaines de clients fidèles"

Pour en avoir le cœur net, la régie installe discrètement des caméras de vidéosurveillance et découvre le manège de son employé et dépose plainte. Une enquête de police est confiée au groupe "vols par effraction" de la division nord.

"En septembre, grâce à de nombreuses surveillances, on a pu observer une douzaine de trajets", raconte l’un des enquêteurs au quotidien régional. "Le complice arrive vers 23 heures environ quand tout est très calme. Pendant qu'un troisième surveille l'entrée du dépôt, celui-ci et le vigile siphonnent les réservoirs de dizaines de bus. Et l'utilitaire file vers 1 heure du matin. À chaque voyage, on estime qu'ils volaient 1000 litres!"

Le précieux butin, stocké dans une cuve de 1.000 litres cachée dans un box du 5e arrondissement de Marseille, est ensuite revendu au prix de 50 centimes le litre. "En fait, il a créé une station-essence clandestine à laquelle des dizaines de clients étaient devenues fidèles", raconte encore l’enquêteur.

La société de transport marseillaise estime son préjudice à 450.000 euros.

C. P.