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Police-Justice

Une prostituée transgenre meurt fauchée par une voiture au bois de Boulogne, l'acte volontaire envisagé

Un fourgon de police devant la préfecture de police de Paris, jeudi dernier. - BERTRAND GUAY / AFP

Un fourgon de police devant la préfecture de police de Paris, jeudi dernier. - BERTRAND GUAY / AFP - BERTRAND GUAY / AFP

La femme de 39 ans a été percutée par une voiture dans la nuit de jeudi à vendredi. Selon les informations du Parisien, les enquêteurs étudient la possibilité d'un acte volontaire.

Il était près de 2h25, dans la nuit de jeudi à vendredi, lorsqu'une voiture a fauché Jessyca Sarmiento dans le Bois de Boulogne. Selon Le Parisien, cette travailleuse du sexe transgenre de 39 ans, arrivée du Pérou l'an passé, est morte dans les bras des secours.

Toujours selon Le Parisien, qui a eu accès aux premiers éléments de l'enquête, la manœuvre du véhicule était volontaire. Deux personnes ont témoigné aux autorités avoir aperçu une Renault Clio délibérément percuter la victime à vive allure avant de prendre la fuite. Dans la nuit, un véhicule semblant correspondre à la description des témoins a été découvert abandonné dans le 20e arrondissement de Paris.

"A priori, des mecs tournaient pour faire peur aux filles"

"A priori, des mecs tournaient pour faire peur aux filles", raconte à Libération Giovanna Rincon, la directrice d’Acceptess-T, une association parisienne qui vient en aide aux femmes transgenres et aux travailleuses du sexe, et que fréquentait Jessyca Sarmiento. "Mais rien n’est clair. Nous sommes dans une profonde douleur."

"Elle avait été une première fois suivie par une association abolitionniste de la prostitution, qui avait échoué à assurer sa prise en charge", poursuit l'association Acceptess-T vers laquelle Jessyca Sarmiento s'était ensuite tournée. 

Une veillée ce vendredi à 23h

L'association a rendu hommage à la victime dans une tribune pleine d'émotion, postée sur Facebook. Une tribune qui dénonce également "l'impunité" dont bénéficient les auteurs de violence contre les personnes transgenres et, plus largement, contre les travailleuses du sexe.

En 2018, l'assassinat de Vanesa Campos, une autre femme transgenre travailleuse du sexe, avait été suivi d'une "multiplication" des agressions, déplore Giovanna Rincon. Le rapport annuel de SOS Homophobie atteste en effet d'une "année noire", puisque 231 agressions physiques envers les personnes LGBT (lesbiennes, gays, bis, trans) ont été recensées cette année-là.

Acceptess-T organise une veillée ce vendredi à 23h, au bois de Boulogne, en l'honneur de la victime.

Florian Bouhot avec AFP