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Police-Justice

Une nourrice jugée aux assises après la mort d'un "bébé secoué"

Le procès d'une assistante maternelle de 51 ans accusée d'avoir tué en 2006 à Savenay un bébé de cinq mois en le secouant pour faire taire ses pleurs s'est ouvert mardi à Nantes. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Le procès d'une assistante maternelle de 51 ans accusée d'avoir tué en 2006 à Savenay un bébé de cinq mois en le secouant pour faire taire ses pleurs s'est ouvert mardi à Nantes. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

NANTES (Reuters) - Le procès d'une assistante maternelle de 51 ans accusée d'avoir tué en 2006 à Savenay (Loire-Atlantique) un bébé de cinq mois en...

NANTES (Reuters) - Le procès d'une assistante maternelle de 51 ans accusée d'avoir tué en 2006 à Savenay (Loire-Atlantique) un bébé de cinq mois en le secouant pour faire taire ses pleurs s'est ouvert mardi à Nantes.

Exaspérée par les cris de la petite Louan, la nourrice avait sorti énergiquement l'enfant de son couffin, provoquant un "syndrome du bébé secoué" d'après les médecins. La fillette était décédée une semaine plus tard des suites de ses blessures.

La quinquagénaire comparaît jusqu'à vendredi devant la cour des assises de Loire-Atlantique pour "violences volontaires ayant entraîné la mort, sans intention de la donner, d'un mineur de 15 ans par personne ayant autorité", un crime théoriquement passible de trente ans de prison.

Selon le psychologue qui l'a examinée, la nourrice est "quelqu'un d'assez rigide, qui apparaît comme rapidement irritable".

"Elle a reconnu devant moi avoir pris l'enfant de façon brusque, voire brutale, tout en me disant qu'elle ne l'avait quand même pas attrapée comme un sac de chiffons", a expliqué Fulbert Jadech à la barre.

Selon le psychologue, la nourrice - qui a cessé ses fonctions depuis le drame - avait "une réelle inaptitude" à exercer ce métier, en dépit de son agrément par les services sociaux du département.

"Elle n'apparaît pas en concordance avec les attentes qu'on peut avoir d'une assistante maternelle", a dit Fulbert Jadech.

"Si j'avais eu à participer au processus de son recrutement, le recrutement ne se serait pas fait."

Interrogée par le président de la cour d'assises, l'assistante maternelle a reconnu être "un peu impulsive" et "pas toujours très patiente".

Titulaire d'un diplôme de secrétariat, cette mère de trois adolescentes s'était reconvertie en 2000, en n'ayant reçu qu'une demi-journée de formation à son nouvel emploi. Elle n'était par ailleurs pas formée aux gestes de premiers secours.

Le jour du drame, la nourrice gardait trois enfants de moins de 3 ans, alors qu'elle n'était agréée par les services sociaux que pour deux, une situation transitoire selon elle.

Les parents de la fillette, placés en garde-à-vue au début de l'enquête de gendarmerie, se sont constitués parties civiles.

Guillaume Frouin, édité par Yves Clarisse