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Police-Justice

Une mère infanticide condamnée à vingt ans de réclusion criminelle

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Béatrice Guido a été condamnée à une peine de vingt ans de réclusion vendredi par la cour d'assises du Loiret pour avoir tué, en décembre 2010, sa fille âgée de trois ans et neuf mois. La petite Chloé, enfermée dans le coffre de la voiture de sa mère, était morte le 10 décembre 2010, lorsque Béatrice Guido avait incendié le véhicule au terme de cinq jours d'errance.

Les jurés d'Orléans ont estimé que le discernement de l'accusée était altéré au moment des faits par son état de santé mental mais non aboli, ouvrant la voie ainsi à une condamnation pénale. Ils ont considéré, comme l'avocate général, que l'assassinat de la fillette était accompagné d'"actes de torture et de barbarie" en raison de la réclusion de l'enfant durant plusieurs jours dans le coffre d'une voiture, exposée à la faim et au froid.

Atteinte de troubles bipolaires

Le jury a également retenu l'argumentation de la magistrate. Elle avait requis une peine de 20 ans de réclusion criminelle, en faisant bénéficier l'accusée de circonstances atténuantes en raison de ses troubles bipolaires qui altéraient son discernement. Comme l'avait demandé l'avocat général, les jurés ont assorti la réclusion d'une peine de sûreté des deux-tiers et d'une injonction de soins.

En revanche, ils ont réduit de moitié, à 10 ans, la durée du suivi socio-judiciaire de Béatrice Guido réclamée par la magistrate. Ils ont également refusé de lui interdire d'exercer des activités dans la fonction publique ainsi que ses droits civiques, civils et de famille.

Débat sur la responsabilité pénale de l'accusée

Le procès a donné lieu à une bataille d'experts sur la question de la responsabilité pénale de l'accusée. Entre mai 2012 et avril 2014, cinq psychiatres se sont en effet penchés sur le cas de Béatrice Guido.

Pour le Dr Jean-Michel Masson, qui a mené la première expertise, l'irresponsabilité pénale de l'accusée ne fait aucun doute. Sa consoeur, le Dr Ariane Casanova, a donné mercredi devant la cour un diagnostic opposé. Selon la psychiatre, l'accusée présente certes des troubles de la personnalité, mais il n'y a pas d'abolition du discernement, ce qui ouvrait la possibilité d'une condamnation. Le Dr Frédéric Rouillon, qui a mené la dernière expertise, penche, lui, pour "une altération aggravée" du discernement, mais a reconnu mercredi devant les jurés "avoir fluctué" et "beaucoup hésité" quant à l'irresponsabilité de Béatrice Guido.