Une gendarmerie bloquée par des manifestants en corse

AJACCIO (Reuters) - Une cinquantaine d'indépendantistes ont bloqué samedi matin la gendarmerie de Montesoro (Haute-Corse) pour soutenir les revendications des "prisonniers politiques" corses.

Les manifestants, dont certains portaient des cagoules, ont peint sur la façade "les patriotes à Borgo", du nom de la prison de Bastia, et fixé sur une porte un calicot clamant "tutti è subitu" ("tous immédiatement"), a-t-on précisé de source policière.

Un cercueil et "rendez-nous nos otages" ont été également tracés sur un mur, avec pour signature FLNC.

Une dizaine de détenus politiques corses devraient être prochainement transférés du continent à la prison de Borgo, près de Bastia mais les manifestants estiment que ce geste est "insuffisant".

Lors de sa dernière session, l'assemblée territoriale de Corse s'était unanimement prononcée en faveur d'un rapprochement familial.

La tension est montée d'un cran en fin de matinée lorsque quelques dizaines de jeunes manifestants ont jeté des cartouches de dynamite dans la cour de la gendarmerie.

Les forces de l'ordre ont riposté avec des tirs de gaz lacrymogène. L'arrivée de trois fourgons de CRS a rapidement calmé les esprits et, peu avant midi, les manifestants commençaient à se disperser.

"La mobilisation reste très grande parce que les élus corses reçus par la Garde des Sceaux, à la mi-septembre, ont été roulés dans la farine", a expliqué un porte-parole.

Selon lui, l'annonce du rapprochement de tous les prisonniers corses est matériellement impossible car la prison de Borgo ne dispose pas de suffisamment de places tandis que la maison d'arrêt d'Ajaccio sera prochainement fermée pour travaux.

Pierre Constantini, édité par Gérard Bon