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Police-Justice

Une gendarme se suicide avec son arme de service à Lyon

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LYON (Reuters) - Une femme gendarme de 32 ans s'est donné la mort avec son arme de service le 24 septembre à la caserne Delfosse de Lyon, a-t-on...

LYON (Reuters) - Une femme gendarme de 32 ans s'est donné la mort avec son arme de service le 24 septembre à la caserne Delfosse de Lyon, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'inspection générale de la gendarmerie a été saisie de deux enquêtes, l'une pour recherche des causes de la mort, l'autre pour harcèlement.

"Elle s'était plainte auprès de ses supérieurs de faits de harcèlement", explique le procureur de la République de Lyon, Marc Désert. "Ce n'est parce qu'elle n'est plus là qu'il n'y aura pas de suite sur les éléments qu'elle avait dénoncés".

La gendarme Myriam Sakhi, qui travaillait au centre opérationnel et de renseignement de la gendarmerie, était manifestement en souffrance sur son lieu de travail depuis plusieurs mois. En juillet, elle s'était rapprochée de l'association de défense des droits des militaires (Adefdromil) et s'était confiée longuement à son président.

"Elle m'a appelé le 13 juillet, elle avait besoin de s'exprimer", rapporte Jacques Bessy, le président de l'association. "Elle souffrait des réflexions à caractère raciste de ses collègues".

Après un arrêt maladie puis une nouvelle affectation, la jeune femme avait repris contact avec l'association de défense des militaires le 19 septembre pour se plaindre à nouveau de l'ambiance de travail.

"Elle était très déçue car elle attendait des témoignages de ses collègues qui se sont finalement rétractés", confie Jacques Bessy qui se dit "effondré" par la nouvelle de son suicide. "Elle ne m'avait pas semblé dépressive, c'est une jeune femme qui n'avait pas de problèmes personnels, qui était célibataire".

Cette nouvelle relance le débat sur les conditions de travail des forces de l'ordre. Jeudi dernier, deux policiers affectés à Paris et en proche banlieue se sont suicidés et un troisième a attenté à ses jours en l'espace de deux heures jeudi. Le gardien de la paix qui a tenté de mettre fin à ses jours était en état de mort clinique.

Des enquêtes ont été ouvertes pour déterminer les mobiles des trois gardiens de la paix. Les premières informations faisaient état de drames personnels et familiaux.

Catherine Lagrange, édité par Patrick Vignal