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Police-Justice

Une Française accuse Roman Polanski de viol

Depuis plusieurs années, des accusations de viol pèsent contre le réalisateur, aux Etats-Unis. Pour la première fois, une Française rapporte avoir été abusée par Roman Polanski dans les années 1970. Elle avait alors 18 ans.

Une nouvelle accusation de viol pèse contre Roman Polanski. Ce vendredi, dans les colonnes du Parisien, Valentine Monnier affirme avoir été victime des fantasmes du réalisateur en 1975, alors qu'elle avait tout juste 18 ans.

Les faits se seraient produits à Gstaad, en Suisse "après une descente de ski, dans son chalet. Il me frappa, me roua de coups jusqu'à ma reddition puis me viola en me faisant subir toutes les vicissitudes", décrit cette photographe, d'origine française, autrefois mannequin à New York.

"Inique"

Après l'agression, c'est un ami de Roman Polanski qui prend Valentine Monnier, bouleversée, sous son aile. Elle le surnomme "le chevalier blanc". Contacté par le quotidien, cet homme raconte avoir fait connaissance avec le réalisateur en 1969 à Gstaad. "J'ai rencontré Valentine Monnier en compagnie de Polanski entre fin janvier et début mars 1975", explique-t-il. Un jour, elle se rend au chalet du "chevalier blanc". "Quand elle est arrivée dans mon chalet, je crois me souvenir qu'elle avait un bleu sur la joue. Puis, elle m'a dit qu'elle venait d'être brutalement violée par Polanski".

La jeune femme s'est ensuite confiée à des amis puis à son mari, mais n'a pas porté l'affaire devant la justice, gardant le silence jusque très récemment. Si les faits sont désormais prescrits, elle a toutefois choisi de raconter publiquement l'agression qu'elle a subie en raison du nouveau film que s'apprête à sortir le réalisateur: J'accuse, qui revient sur l'affaire Dreyfus, un officier français condamné à tort, puis gracié en 1906.

"Inique et sacrilège que Polanski, inculpé pour viol sur mineure, ayant fui la justice américaine, mis en cause dans de nombreux autres viols, disposant de sa liberté par les seuls principes de non-extradition et de prescription du droit français, porte à l’écran Alfred Dreyfus, symbole historique de l’injustice, innocent et condamné au bagne à tort en raison d’une tragique erreur judiciaire!" écrit-elle dans une tribune publiée dans Le Parisien également.

Accusé par cinq autres femmes

Ce n'est effectivement pas la première fois que le réalisateur de Rosemary's babies est accusé de viol. A la fin des années 1970, il est jugé pour viol aux Etats-Unis, accusé d'avoir eu une relation sexuelle avec une jeune fille de 13 ans, Samantha Geimer, lors d’une séance photo. Il est condamné à 90 jours de prison, en effectue 42, et se soumet à une expertise psychiatrique avant d'être libéré. Il fuit finalement l'Amérique pour la France, son pays d'origine, car l'Etat a l'avantage de ne pas extrader ses ressortissants. Un mandat d’arrêt international est délivré et les charges continuent de peser contre lui aux Etats-Unis, où il est considéré comme un fugitif.

En 2003, Samantha Geimer le pardonne publiquement mais réaffirme avoir été violée. En 2010, une nouvelle femme s'exprime: l'actrice Charlotte Lewis accuse également Roman Polanski de l'avoir violée dans les années 1980, alors qu'elle avait 16 ans. Puis en 2017, trois autres femmes le mettent elles aussi en cause. Chacune d'entre elles était mineure au moment des faits qu'elles avancent, l'une avait même 10 ans. 

A 86 ans, Roman Polanski reconnaît avoir eu une relation sexuelle avec Samantha Geimer mais nie toutes les autres accusations. Ces multiples incriminations suscitent depuis quelques années une défiance envers le réalisateur. En 2017, sous la pression des associations féministes, il a renoncé à la présidence des César. Il a également été exclu de l’Académie des Oscars, en 2018.

Ambre Lepoivre avec Justine Chevalier