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Police-Justice

Une femme de 28 ans condamnée pour abus de faiblesse sur son mari de 82 ans

La jeune femme a toujours maintenu qu'elle aimait son époux, de 54 ans son aîné.

La jeune femme a toujours maintenu qu'elle aimait son époux, de 54 ans son aîné. - Flickr CC/Archibald

Le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, en Bretagne, a condamné ce mardi la jeune mariée à six mois de prison avec sursis pour abus de faiblesse sur son époux, de 54 ans son aîné.

Durant toute la durée du procès, elle a maintenu qu'il s'agissait d'un mariage d'amour, qu'elle avait "appris à l'aimer, malgré la différence d'âge". Le tribunal de Saint-Brieuc en a jugé autrement. Jeudi 28 juin, la jeune femme de 28 ans, jugée depuis le début du mois pour abus de faiblesse sur son époux de 82 ans, a été condamnée à six mois de prison avec sursis pour abus de faiblesse.

C'est un restaurateur de Saint-Brieuc qui a, au mois d'avril, tiré la sonnette d'alarme. Le 28 avril, jour de leur union, les jeunes mariés déjeunent au restaurant en compagnie de quelques amis. Mais le tenancier de l'établissement note vite que quelque chose cloche : visiblement épuisé, livide et seul à table, l'octogénaire semble mal en point. Choqué, le restaurateur décide de saisir le procureur de la République, qui découvre que le vieil homme a été placé sous tutelle après un accident vasculaire cérébral. Mais, malgré l'état de santé du marié, jugé incapable physiquement et mentalement par un médecin, et la différence d'âge considérable entre les deux époux, le juge des tutelles et le ministère public, saisi par la mairie, ont tous deux donné leur accord de principe pour le mariage. 

Le Télégramme précise que le couple s'est rencontré au Congo, pays dont la jeune femme est originaire et où l'octogénaire vivait avec sa précédente épouse jusqu'en 2012. Ils sont revenus en France ensemble, en 2013, et s'y sont mariés deux ans plus tard. 

Une "mascarade", selon le procureur

Devant le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, l'épouse s'en est tenue à sa version des faits, réaffirmant son amour pour le vieil homme et niant fermement avoir rempli pour lui le rôle d'une aide de vie. L'avocat de la partie civile a de son côté jugé qu'elle ne pouvait ignorer l'état de faiblesse de son mari.

Début juin, le procureur avait requis dix mois de prison avec sursis, dénonçant ce qu'il voyait comme une "mascarade". Le tribunal a finalement décidé de la condamner à six mois de prison avec sursis. La défense aurait déjà fait part de son intention de faire appel. 

Claire Rodineau