Une enquête ouverte après la plainte pour viol de Judith Godrèche contre le réalisateur Benoît Jacquot

L'actrice a déposé plainte, mardi 6 février, pour viols sur mineure de 15 ans par personne ayant autorité, contre le réalisateur Benoît Jacquot.

Au lendemain de la plainte déposée pour viols sur mineure par l'actrice Judith Godrèche contre le réalisateur Benoît Jacquot, une enquête préliminaire a été ouverte, a indiqué le parquet de Paris à l'AFP, ce mercredi 7 février.

L’enquête "porte sur les infractions de viol sur mineur de 15 ans par personne ayant autorité, viol, violences par concubin, et agression sexuelle sur mineur de plus de 15 ans par personne ayant autorité, l’ensemble des faits dénoncés ayant eu lieu entre 1986 et 1992", a ajouté le ministère public. L'actrice de 51 ans a été reçue mercredi 6 février à la Brigade de Protection des Mineurs (BPM), en charge de l'enquête.

Ces dernières semaines, elle avait déjà dénoncé "l’emprise" du réalisateur, évoquant leur relation alors qu'elle n'avait que 14 ans.

"Oui c’était une transgression"

Judith Godrèche et Benoît Jacquot se sont rencontrés en 1986 sur le tournage du film Les Mendiants, dans lequel elle jouait. A cette époque, Benoît Jacquot, qui réalise le film, à 39 ans. Ils ont vécu ensemble, sans cacher leur relation, achetant même un appartement dans Paris, jusqu'à leur séparation en 1992.

Sa prise de parole avait été motivée par le visionnage d’un documentaire de 2011 où Benoît Jacquot reconnaissait le caractère illégal de sa relation passée avec l’adolescente : "Oui c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi (...) on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle qui avait en effet 15 ans, et moi 40, je n’avais pas le droit", disait-il.

Devant les enquêteurs, Judith Godrèche a par ailleurs dénoncé des violences au cours de cette relation, selon Me Laure Heinich, l'avocat de l'actrice. Selon Le Monde, Benoît Jacquot, 77 ans, "nie fermement les allégations et accusations". Sollicité par l'AFP, il a fait savoir mercredi qu'il ne souhaitait pas réagir davantage, s'en tenant à ces déclarations. 

Manon Aublanc avec AFP