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Police-Justice

Une centaine de CRS armés seront cet été sur les plages

Contre 460 l'an dernier, 297 CRS maîtres-nageurs sauveteurs seront déployés cet été sur le littoral français. Moins nombreux, ces derniers auront toutefois la possibilité d'être armés pour se protéger et pour protéger les touristes.

Il y aura moins de CRS maîtres-sauveteurs nageurs cet été pour surveiller les plages. Alors que les forces de l'ordre sont largement mobilisées depuis des mois entre la lutte contre le terrorisme, l'état d'urgence, la surveillance de la Cop 21 ou encore celle des manifestations contre la loi Travail, le ministère de l'Intérieur a décidé de réduire le nombre de ces fonctionnaires de 167.

Si l'an dernier ils étaient 460 sur le littoral français, cette année, il ne seront plus que 297. Une conséquence directe de l'investissement des forces de l'ordre dans la surveillance de l'Euro puis bientôt lors des festivités du 14 juillet. De nombreux policiers sont mobilisés pour la sécurité des stades ou des fan zones avant le grand défilé de la fête nationale. 

Une période de surveillance plus courte

A cette diminution des effectifs, les CRS maîtres-sauveteurs nageurs avaient déjà dû faire face à une réduction drastique de leur période de surveillance. Loin de s'étendre sur la totalité des vacances scolaires, ils seront présents sur les plages du 20 juillet au 22 août. Une situation qui a obligé les municipalités à prendre des mesures pour compenser. 

"Beaucoup de maires ont comblé leurs besoins en embauchant des saisonniers", précise à l'AFP une source policière. D'autres mairies ont fait le choix de mobiliser des policiers municipaux pour assurer la sécurité des baigneurs. Des pompiers devraient également patrouiller pour assurer la réglementation des plages.

Des CRS armés

Toutefois, le contexte terroriste et le double meurtre des policiers à Magnanville a poussé la direction centrale des Compagnies républicaines de sécurité a autorisé ces CRS maîtres-nageurs sauveteurs à être armés sur les plages cet été, explique Europe 1. Ainsi, le responsable du poste de secours et son suppléant seront armés. En tout, ils devraient être une centaine à porter une arme. Elle sera rangée dans un étui étanche.

"Dans un contexte où les forces de l'ordre sont particulièrement exposées au risque de confrontation avec des individus armés extrêmement dangereux, la nécessité d'intervenir pour les neutraliser m'amène à prévoir (...) l'armement des personnels CRS sur les plages pour la saison estivale 2016", précise la note interne du 24 juin publiée par LCI.

Une décision ridicule pour certains

Pas d'homme casqué, bouclier en main, donc, mais une arme et des gilets pare-balles. "Le contexte de Magnanville pèse dans cette décision, confirme à BFMTV.com Nicolas Comte, secrétaire général adjoint Unité SGP Police-FO. On sait que les policiers sont des cibles pour les terroristes. Un policier que l’on identifie comme tel, il faut qu’il ait la possibilité de se défendre."

Pour d'autres, cette mesure est une fausse bonne idée. "On nage dans le ridicule, déplore Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint d’Alliance Police nationale. Il faut une sécurisation des policiers et des touristes sur les plages, mais pas de cette manière. Un CRS qui intervient avec son arme et en gilet pare-balle en maillot, ça ne me plaît pas." Pour lui, cette décision pose également des problèmes de sécurité, notamment pour le stockage des armes.

M.L. et J.C.