Une campagne de pub pour sensibiliser contre le viol

Une femme sur 10 seulement ose porter plainte après un viol. Pour casser les stéréotypes et changer les comportements, le Collectif féministe contre le viol (CFCV) lance ce vendredi une campagne choc de sensibilisation.

Chaque année en France, 75 000 femmes seraient victimes de viol. Selon une enquête réalisée en 2 000, seulement une sur 10 oserait porter plainte, car de nombreuses victimes se sentent responsables de leur agression : elles considèrent qu’elles n’auraient pas dû porter de jupe, ou boire de l’alcool par exemple. De plus, les victimes et leur agresseur entretiennent souvent des liens avant l’agression : 83% des viols seraient commis par une personne connue de la victime.
Pour casser les idées reçues et lutter contre les discours complaisants envers les agresseurs, le Collectif féministe contre le viol (CFCV) lance ce vendredi une campagne de sensibilisation et de prévention avec trois visuels chocs. Le mot d’ordre : faire cesser la culpabilité des femmes violées.

« Si elle avait dit non clairement, je ne l’aurais pas violée »

Emmanuelle Piet, la présidente du CFCV, connait bien les formules utilisées par les violeurs pour chercher à s’excuser : « A la maison, ils disent que c’est leur femme, et qu’elle doit donc les servir sexuellement ; au travail, ils expliquent que si elle avait dit non clairement, ils ne l’auraient pas fait, etc. ». Tous les ans, l’association reçoit entre 2 000 et 3 000 appels de nouvelles femmes victimes de viol. « Toutes se sentent un peu responsables de ce qu’il s’est passé, elles se disent qu’elles n’auraient pas dû être là. », ajoute Emmanuelle Piet.
Le CFCV a aussi mis en place un numéro gratuit (depuis la métropole et les DOM TOM), ouvert du lundi au vendredi de 10h à 19h : le 0800 05 95 95.