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Police-Justice

Une artiste jugée pour avoir dansé nue sur l'autel d'une chapelle

Autel de la chapelle Sainte-Marie-d'en-Haut à Grenoble, le 5 juin 2009 (photo d'illustration).

Autel de la chapelle Sainte-Marie-d'en-Haut à Grenoble, le 5 juin 2009 (photo d'illustration). - -

Où s'arrête la liberté d'expression, où commence la liberté de religion? La question se posait, ce lundi, devant le tribunal correctionnel de Nantes. Faute de réponse dans le code pénal, le parquet a requis la relaxe.

Danser nu sur l'autel d'une chapelle est-il condamnable? Oui, estime l'association catholique qui a attaqué en justice une artiste pour avoir "outragé un lieu sacré". Non, pour l'avocate de celle-ci, arguant une "performance artistique". La chorégraphe était jugée ce lundi devant le tribunal correctionnel de Nantes, relate Ouest France.

En 2009, dans le cadre d'un festival d'art contemporain, cette artiste avait dévoilé son corps sur l'autel de la chapelle de Saint-Pierre de Mahalon, près d'Audierne, dans le Finistère. Choquée, l'association Croyances et Libertés avait porté plainte, et l'artiste été renvoyée devant la justice pour "injure publique envers un particulier en raison de sa religion".

Relaxe requise

Au cours de l'audience, les plaignants ont souligné que cette performance "portait atteinte à la communauté catholique" et "transgressait un interdit fondamental", relate le quotidien régional de l'Ouest. L'avocate de la prévenue, elle, a argué que la chapelle était à ce moment-là le cadre d'"un événement culturel et non religieux".

Dans ses réquisitions, le procureur a estimé que cette conduite pouvait être blasphématoire. Problème: "le blasphème a disparu du code pénal", a-t-il rappelé, cité par Ouest France. "Il y a un vide juridique que la loi française ne résoud pas entre la liberté d'expression et celle de religion", a-t-il admis.

De ce fait, n'estimant pas que la performance de l'artiste s'apparentait à une "injure", il a requis la relaxe. Le tribunal, lui, doit se prononcer le 7 juillet.

M. T.