BFMTV
Police-Justice

Une "affaire Bettencourt" jugée à Lyon

BFMTV
LYON (Reuters) - Une vieille dame atteinte de la maladie d'Alzheimer, une fortune placée en Suisse et dans les paradis fiscaux, un héritage de 38...

LYON (Reuters) - Une vieille dame atteinte de la maladie d'Alzheimer, une fortune placée en Suisse et dans les paradis fiscaux, un héritage de 38 millions d'euros qui s'envole...

C'est une petite affaire Bettencourt à la lyonnaise qui s'est nouée mercredi devant le tribunal de commerce de Lyon.

Roland Chabot, 68 ans, unique héritier de la fortune de ses parents Henri et Marguerite, attaque en référé le CIC Lyonnaise de Banque, ainsi que sa filière suisse la banque Pasche, pour obtenir la désignation d'un expert pour mettre au clair des comptes bancaires opaques.

C'est au décès en 2006 de sa mère, âgée de 80 ans, que Roland Chabot a réalisé qu'il était dépossédé de tout l'héritage, évalué à 38 millions d'euros.

En 1986, à la suite du décès de son père, Roland Chabot avait signé une "procuration générale" à sa mère la laissant libre de gérer le patrimoine familial.

Les 38 millions d'euros auxquels il aurait pu prétendre avaient été depuis placés dans des fondations domiciliées au Liechtenstein et à Panama.

Après trois années de procédure auprès des tribunaux de Genève et Vaduz (Liechtenstein), Roland Chabot a finalement obtenu la restitution des comptes.

Les statuts de la "fondation Stani" (du nom du chien de Marguerite Chabot) avaient été frauduleusement modifiés en vue de le déshériter - ainsi que son propre fils Laurent - alors que sa mère était atteinte d'Alzheimer et placée sous curatelle renforcée.

Des experts médicaux mandatés par la justice préconisent une mesure de curatelle renforcée pour l'héritière de L'Oréal Liliane Bettencourt, qui souffre d'une maladie neurologique, et dont la fille affirme qu'elle est manipulée par son entourage.

"En quatre ans, les 38 millions d'euros placés avaient perdu 40% de leur valeur", explique aujourd'hui Roland Chabot, mais avaient rapporté pour plus de deux millions d'euros de commission à la banque Pasche.

S'ils obtiennent du tribunal de commerce de Lyon la désignation d'un expert comptable, les héritiers Chabot se disent prêts à poursuivre leur action au pénal.

"Nous poursuivrions pour abus de confiance et abus de faiblesse et complicité d'évasion fiscale", a annoncé leur avocat, Me Philippe Genin.

Le CIC Lyonnaise de Banque affirme n'avoir rien à avoir dans ce dossier et la banque Pasche fait valoir l'incompétence du tribunal de commerce de Lyon.

La décision a été mise en délibéré sous trois semaines.

Catherine Lagrange, édité par Sophie Louet