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Police-Justice

Un récidiviste recherché pour le viol d’une fillette

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La police recherche toujours ce mardi matin un homme de 33 ans, soupçonné d'avoir violé une fillette de 10 ans samedi dernier à Viry-Châtillon, dans l'Essonne. L'homme est connu de la justice pour des faits d'agression sexuelle. « Outré », le frère de la victime témoigne.

Samedi vers 18h à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, une fillette de 10 ans, sortie acheter un sandwich, seule sur la voie publique, a été enlevée, frappée et violée à plusieurs reprises par un homme. Relâchée plus de deux heures après son enlèvement, la petite fille a été tout de suite prise en charge et opérée en urgence.

Condamné pour une agression sexuelle en 2009 et libéré en mars dernier

Le suspect, que des témoins avaient vu peu auparavant dans une kermesse voisine de l'enlèvement, visiblement sous l'emprise de l'alcool, a été rapidement localisé à Antony, dans les Hauts-de-Seine, mais n'a pu être interpellé.
L'homme est connu des services de police pour de nombreux faits de délinquance, au total entre 60 et 70 (vols, braquages, séquestrations). Le suspect avait été condamné à deux ans d'emprisonnement en 2010 pour une agression sexuelle commise en 2009. L'homme avait purgé une partie de sa peine à la prison de Fresnes (Val-de-Marne), avant d’être libéré à la fin du mois de mars. Selon la juge d’application des peines (JAP) Martine Lebrun, il serait soumis à un suivi socio-judicaire. Il devait se faire soigner et rencontrer régulièrement des psychiatres.

Si vous pensez avoir vu le suspect ou si vous avez des informations à communiquer aux enquêteurs, merci d'appeler ce numéro vert, mis en place par la police judiciaire de Versailles : 08 00 33 60 98.

« Je me demande ce que fait la justice »

Très « ému et outré » Salah, 21 ans, le grand frère de la victime, s’interroge : « je me demande ce que fait la justice : comment une personne condamnée en 2009 peut-elle être dehors en 2011 ? Quelles précautions ont été prises pour empêcher cette personne de récidiver ? »

« La récidive zéro n’existera jamais »

Pour Martine Lebrun, présidente de l'Association nationale des juges d'application des peines (et JAP à Laval en Mayenne), cette récidive « montre que la prison ne peut pas tout faire, réparer des gens très fragiles psychologiquement, malades. Il faut aussi arrêter de faire croire qu’avec une toute puissance politique ou médicale, il n’y aura plus jamais de délinquant. La récidive zéro n’existera jamais, elle fait partie de la société. »

« On a besoin de moyens financiers et humains »

« Plus que de lois, c’est de moyens financiers et humains dont nous avons besoin, ajoute André Vallini, député PS de l'Isère, spécialiste des questions de justice. Dans les services pénitentiaires, dans les services de soins en prison, où on manque cruellement de psychiatres, de gens qui s’occupent des détenus avant qu’ils sortent, pour savoir s’ils sont encore dangereux. On peut diminuer le risque en soignant les gens ; seulement il faut se donner les moyens de le faire. »

La Rédaction, avec Émilie Valès