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Police-Justice

Un policier entendu dans l'affaire de proxénétisme bientôt muté

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PARIS (Reuters) - Un haut fonctionnaire de police français soupçonné dans une enquête pour proxénétisme va être muté, a-ton appris vendredi de source...

PARIS (Reuters) - Un haut fonctionnaire de police français soupçonné dans une enquête pour proxénétisme va être muté, a-ton appris vendredi de source policière.

Jean-Claude Menault, directeur départemental de la sécurité publique du Nord, sera muté "dans l'intérêt du service" et a été invité à faire valoir ses droits à la retraite, a-t-on ajouté de même source.

Ce policier a passé jeudi plus de cinq heures en garde à vue, mais sans être poursuivi, dans une enquête portant notamment sur l'organisation de voyages de prostituées aux Etats-Unis au profit présumé de Dominique Strauss-Kahn.

Aucune charge n'a été retenue contre lui dans l'immédiat par les juges d'instruction de Lille, dit-on de source policière.

C'est le deuxième policier interrogé dans ce dossier après le commissaire divisionnaire Jean-Christophe Lagarde, son subordonné à Lille, mis en examen le 21 octobre pour proxénétisme aggravé en bande organisée et recel d'abus de biens sociaux, placé sous contrôle judiciaire et suspendu par le ministère.

Les questions à Jean-Claude Menault portaient notamment sur un voyage fin 2010 ou début 2011 à Washington, où ce policier était invité par l'employé d'une filiale du groupe de B-TP Eiffage et une société de relations publiques, et où aurait été organisée une rencontre entre Dominique Strauss-Kahn et des prostituées.

Le parquet général a demandé le transfert de ce dossier dans une autre juridiction ou "dépaysement". Il considère que les juges ne peuvent plus travailler de manière impartiale compte tenu notamment de la mise en cause de policiers.

Les syndicats de magistrats et les avocats des mis en cause ont critiqué cette demande de dépaysement en laquelle ils voient une manoeuvre politique visant selon eux à étouffer l'affaire, ou à la reporter pour que l'audition de Dominique Strauss-Kahn intervienne en période de campagne présidentielle.

L'ancien patron du Fonds monétaire international a demandé à être entendu pour dissiper ce qu'il qualifie "d'insinuations".

La Cour de cassation, plus haute juridiction du pays, tranchera sur l'éventuel dépaysement, sans doute d'ici la fin de la semaine prochaine.

Nicolas Bertin, édité par Patrick Vignal