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Police-Justice

Un mois de prison avec sursis pour avoir arraché une burqa

Une retraitée poursuivie pour avoir arraché le 4 février dernier le voile intégral d'une femme et l'avoir frappée a été condamnée jeudi à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau

Une retraitée poursuivie pour avoir arraché le 4 février dernier le voile intégral d'une femme et l'avoir frappée a été condamnée jeudi à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris. /Photo d'archives/REUTERS/Charles Platiau - -

PARIS (Reuters) - Une retraitée poursuivie pour avoir arraché le 4 février dernier le voile intégral d'une femme et l'avoir frappée a été condamnée...

PARIS (Reuters) - Une retraitée poursuivie pour avoir arraché le 4 février dernier le voile intégral d'une femme et l'avoir frappée a été condamnée jeudi à un mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Paris.

Ce jugement intervient juste après la parution au Journal officiel de la loi interdisant de se couvrir le visage dans tout l'espace public français, notamment avec une burqa ou un niqab.

Le tribunal n'a pas suivi le parquet, qui demandait deux mois de prison avec sursis et 750 euros d'amende. Le jugement accorde 800 euros de dommages et intérêts à la victime, une citoyenne des Emirats arabes unis, qui en demandait 10.000.

Reconnue coupable de "violences commises en raison de l'appartenance de la victime à une religion déterminée", la prévenue, Marlène, une enseignante à la retraite de 63 ans, était absente du tribunal et ne s'est pas fait représenter par un avocat, ni au procès, ni au rendu du jugement.

Devant la police, elle avait reconnu des violences mais les a ensuite niées dans plusieurs entretiens à la presse, où elle a expliqué avoir agi uniquement sur le voile parce que cette mode vestimentaire injuriait à ses yeux la condition féminine.

L'enseignante, croisant la victime dans un magasin du XVe arrondissement, lui a dit en anglais de baisser son voile, avant d'arracher elle-même l'étoffe couvrant le visage.

Retrouvant sa victime quelques instants plus tard dans le même magasin avec le voile remis en place, la retraitée lui a alors expédié, selon le rapport de police, un coup de poing, l'a griffée et mordue à la main.

Une amie qui portait un voile ne couvrant pas le visage, venue au secours de la victime, a aussi été agressée. Le tribunal a infligé une contravention de 200 euros pour violences légères à la prévenue sur cette partie des faits.

Choquées, les deux femmes qui résidaient jusque-là à Paris sont rentrées dans leur pays et ne reviendront pas immédiatement, ont dit leurs avocats.

La loi prohibant le voile intégral entrera en vigueur dans six mois. Une période probatoire où le dialogue est proposé aux forces de police est prévue. La France est le seul pays en Europe à avoir pris une telle interdiction critiquée comme liberticide par des associations de défense des droits de l'homme, comme Amnesty International.

Thierry Lévêque, édité par Yves Clarisse