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Un mois de juillet morose vole la vedette à la sécheresse

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par Nicolas Fichot TOULOUSE (Reuters) - Le spectre de la sécheresse plane encore sur la France mais a cédé la place dans les gros titres de...

par Nicolas Fichot

TOULOUSE (Reuters) - Le spectre de la sécheresse plane encore sur la France mais a cédé la place dans les gros titres de l'actualité à un mois de juillet morose qui déprime les vacanciers.

Si la sécheresse menace toujours avec plus de 70 départements sous le coup de limitations des usages de l'eau et des éleveurs qui peinent à nourrir leur bétail, le ciel chargé dans de nombreuses régions et des températures frisquettes lui ont volé provisoirement la vedette dans les médias hexagonaux.

Les images de plages désertes et de terrasses de café désespérément vides se succèdent ainsi sur les écrans des chaînes de télévision d'information continue.

Après les épisodes neigeux de l'hiver, voici donc un épisode grisâtre qui fait parler d'automne au coeur de la saison estivale.

La faute en incombe au fameux anticyclone des Açores, qui reste au large de l'Atlantique au lieu de s'installer sur l'Europe et ne joue plus son rôle habituel de protection contre les basses pressions.

"Le territoire est actuellement balayé par une perturbation océanique qui n'a pas pu être repoussée, comme d'habitude, par l'anticyclone des Acores", déclare à Reuters un ingénieur prévisionniste de Météo France.

"Résultat, la dépression qui a balayé la France d'Ouest en Est ces derniers jours sera suivie à partir de lundi par un temps de traîne, c'est-à-dire des températures plus froides et de nombreuses averses", poursuit-il.

La tendance pour les prochains jours n'est donc pas à l'amélioration et les professionnels du tourisme, à l'image du ciel, font grise mine.

"Il n'y a pas de secret, une telle météo en plein été, c'est 30 à 40% de chiffre d'affaire en moins pour les bars et 20 à 30% en moins pour les restaurants puisqu'en été, on travaille en terrasse", explique Guy Pressenda, président en Midi-Pyrénées de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (UMIH).

"Pour les campings, c'est encore plus catastrophique. Pour les hôtels, la perte est un peu moins grave. Les clients viennent quand même mais réduisent la durée du séjour. Ils restent une nuit mais, s'il pleut encore le lendemain matin, ils quittent leur chambre et s'en vont là où il fait beau", ajoute t-il.

CERTAINES RÉGIONS ÉPARGNÉES

Dans de nombreuses régions touristiques, cependant, la situation n'a rien d'alarmant.

En région Paca, où la météo a été clémente, le secteur touristique n'a pas trop souffert en ce début de saison.

"Nous avons une fréquentation stable par rapport au début du mois de juillet dernier et nous terminerons sans doute le mois en très légère hausse", indique par exemple Dominique Fénolio, chargée de l'accueil à l'Office du tourisme de Marseille.

La moitié de la fréquentation annuelle touristique en Paca, première région touristique d'accueil pour les Français et deuxième pour les touristes étrangers, s'effectue pendant les deux mois d'été.

A Lacanau (Gironde), le directeur de l'Office du tourisme, Nicolas Jabaudon, n'a ressenti lui non plus aucun affaiblissement dans les réservations et les demandes sur les activités de la part des vacanciers.

"C'est vrai qu'aujourd'hui, il fait un peu frais mais le week-end n'a pas été si mauvais que ça et samedi il faisait même très bon. Non, pour l'instant tout va bien, le moral est au beau fixe", a-t-il dit.

Au camping Village Tropical Sen Yan à Mézos (Landes), Françoise Dagréou, sa directrice, estime elle aussi qu'il est beaucoup trop tôt pour s'inquiéter..

"Ecoutez, il y a quelques averses mais aussi du soleil tous les jours. Et il ne pleut pas depuis une semaine, tout de même. Et les gens savent qu'en cas de mauvais temps ils peuvent faire autre chose qu'aller à la plage. Personne ne se plaint ou a manifesté l'envie de partir", affirme-t-elle.

Un coup de vent est pourtant prévu dans la nuit de lundi à mardi, qui devrait balayer notamment la côte aquitaine, les Pyrénées et le littoral méditerranéen.

Une trentaine de départements ont été placés en vigilance jaune, dont les Landes. De fortes pluies y sont attendues, les rafales pourraient dépasser localement les 100 km/h et des chutes d'arbres sont à craindre, prévient la préfecture.

Avec le service France, édité par Patrick Vignal