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Police-Justice

Un mois après l'attaque de Viry-Châtillon, plusieurs centaines de policiers manifestent

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- - UN collier Van Cleef & Arpels - Illustration Flickr

Un mois après l'attaque de quatre agents à Viry-Châtillon, plusieurs manifestations ont encore une fois eu lieu. Notamment dans cette ville de l'Essonne, où se sont réunis environ 250 policiers.

Un mois jour pour jour après l'attaque aux cocktails Molotov contre quatre agents à Viry-Châtillon, dans l'Essonne, à l'origine d'un vaste mouvement de grogne policière, plusieurs centaines de policiers ont une nouvelle fois manifesté mardi dans plusieurs villes.

Devant la mairie de Viry-Châtillon, environ 250 policiers soutenus par des pompiers, une cible accrochée dans le dos pour dénoncer la violence "continue" qu'ils subissent, se sont rassemblés en silence dans la soirée, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On sent une montée de la violence. Tous les jours, on est la cible des délinquants et des criminels", dit un policier du département. "Tous les jours, des policiers sont caillassés dans les cités, sans parler des insultes verbales", ajoute-t-il, après avoir entonné la Marseillaise avec les autres manifestants.

Le 8 octobre, deux policiers avaient été grièvement brûlés dans une attaque contre leur véhicule par une quinzaine d'agresseurs, qui n'ont pas encore été retrouvés. Deux autres agents avaient été légèrement blessés.

Bravant leur devoir de réserve, hors cadre syndical, les "policiers en colère" réclament depuis plus d'effectifs, davantage de moyens, des peines sévères pour leurs agresseurs et un assouplissement des règles de légitime défense avec un alignement sur celles s'appliquant aux gendarmes.

Manifestations dans plusieurs autres villes

A Marseille, 150 policiers ont manifesté dans l'après-midi devant la préfecture, appelant à "maintenir la mobilisation".

"Aujourd'hui toute personne représentant l'État de près ou de loin est visée par la violence, même les pompiers, on est à bout, faut pas s'étonner qu'il y ait tant de suicides dans la police", a dénoncé une policière dans la cité phocéenne.

Même participation à Dijon, Béziers et Nantes, alors qu'à Brest, ils étaient une centaine de manifestants.

Plusieurs dizaines de policiers et pompiers ont également manifesté à Calais, Nice, Angers, Strasbourg, Mulhouse ou encore Metz. A Bordeaux, où quelque 80 manifestants se sont réunis devant l'Hôtel de Ville, un major de police explique ne pas se faire "d'illusions pour la suite" malgré les promesses gouvernementales, évoquant aussi des "pressions croissantes" de la hiérarchie pour dissuader les frondeurs de continuer à manifester.

Trois semaines de grogne

Avec ce mouvement né à six mois de la présidentielle, l'opposition tire à boulets rouges sur le gouvernement, qui peine à apaiser la colère des forces de l'ordre. Favori des sondages pour la primaire de la droite, Alain Juppé est allé mardi à la rencontre de policiers à Viry-Châtillon, promettant dans "une lettre ouverte aux forces de l'ordre", une loi "sécurité et justice" dès le début du quinquennat, s'il est élu.

En réponse aux manifestations, le gouvernement a annoncé fin octobre qu'il ferait des "propositions" pour réformer à nouveau le régime de la légitime défense. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé une enveloppe de 250 millions d'euros pour des mesures en soutien aux policiers.

Le mouvement de grogne, qui dure depuis maintenant trois semaines, a dans un premier temps fait tache d'huile avec des manifestations dans plusieurs villes de France depuis le 17 octobre, avant de connaître un net reflux, avec toutefois encore des rassemblements ponctuels. Au premier soir, plusieurs centaines de policiers avaient défilé, de manière quasi inédite, sur les Champs-Élysées en soutien à leurs collègues gravement blessés le 8 octobre.

V.R. avec AFP