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Police-Justice

Un député LaREM condamné pour harcèlement sexuel

Stephane Trompille, député LaREM, à l'Assemblée nationale le 26 juin 2018.

Stephane Trompille, député LaREM, à l'Assemblée nationale le 26 juin 2018. - THOMAS SAMSON / AFP

Le député de l'Ain a été condamné par le conseil de Prud'hommes de Bourg-en-Bresse pour harcèlement sexuel et licenciements abusifs de deux anciens collaborateurs. Il aurait tenu des propos "sexistes et déplacés" envers l'une.

Stéphane Trompille, député LaREM de l'Ain, a été condamné pour harcèlement sexuel et licenciements abusifs de deux de ses collaborateurs le 20 mai dernier par le conseil de Prud'hommes de Bourg-en-Bresse, rapporte ce mardi Le Progrès. L'élu a d'ores et déjà fait appel de cette décision.

"C'était un harcèlement sexuel d'ambiance"

Les faits remontent à 2017, lors de la prise de fonctions de Stéphane Trompille dans la 4ème circonscription du département. Ce dernier aurait tenu, selon des informations du quotidien, des propos "sexistes et déplacés" écrits et oraux à destination d'une collaboratrice.

"C'était un harcèlement sexuel d'ambiance", a décrit à France 3 Maître Christine Fauconnet, l'avocate de la plaignante, ajoutant qu'elle a subi "grivoiseries, blagues ou plaisanteries de mauvais goût", "une maltraitance intime." 

Tout juste quatre mois après avoir démarré son CDI, cette dernière est mise en arrêt maladie. Le 8 février 2018, elle est licenciée pour "insuffisance professionnelle". Quatre mois plus tard, c'est au tour d'un second collaborateur d'être licencié, après avoir refusé de témoigner contre sa collègue. Ils décident alors de poursuivre l'élu aux Prud'hommes. Le conseil de Prud'hommes de Bourg-en-Bresse leur a donné raison.

"La justice a fait son travail et j'espère que cela encouragera les autres victimes de harcèlement, ailleurs, à aller jusqu'au bout car il ne faut rien lâcher sur ce sujet-là", s'est félicitée la victime auprès du Progrès.

Deux procédures au pénal

Stéphane Trompille continue lui, de nier les faits. Il a fait appel de cette décision et a déposé plainte au pénal pour "témoignage inexact" et "usage de faux témoignage". La procédure est toujours en cours.

"Le juge pénal devra statuer pour dire si oui ou non, ce témoignage est exact ou ne l'est pas. C'est une priorité avant de pouvoir juger ce dossier dans sa globalité", affirmait à France 3 son représentant, Maître Eric Dez.

Informée de l'affaire, la direction du parti LaREM n'a pas réagi. 

Esther Paolini