Tunisie: 27 morts dans la nuit de samedi à dimanche, selon l'opposition

Interrogé ce lundi matin sur RMC, le leader de l'opposition tunisienne Ahmed Nejib Chebbi, affirme que 27 civils ont été tués « par balles » dans le seule nuit de samedi à dimanche. Le gouvernement fait officiellement état de 14 morts pendant le week-end en Tunisie.

Le chef historique du Parti démocratique progressiste (le PDP, parti de l'opposition), conteste le bilan officiel du gouvernement tunisien.

« Minimum 27 personnes tuées par les forces de police »

« A Kasserine [NDLR: centre du pays] de source judiciaire officieuse, on nous a fait état de 22 cadavres à l’hôpital. Le gouvernement reconnait l’existence de quatre décès par balles à Regueb. Ça fait 26 [morts]. Et après avoir récolté ces informations, une autre victime est tombée, ce qui fait un total de 27, et c’est le minimum (…) entre samedi soir et dimanche matin ».
Selon Nejib Chebbi, les victimes ont été « tuées par les forces de police. L’armée est intervenue mais pour le moment elle ne tire pas sur les citoyens. Ce sont les forces de police et de gendarmerie qui interviennent et tirent sur la population. Une population civile qui n’est nullement armée ni violente ».

« D’autres moyens que les tirs à balles réelles sur la population »

Reconnaissant que « les citoyens s’en sont pris au siège du parti au pouvoir ou à quelques établissements symbolisant le régime politique », le chef du PDP ajoute toutefois : « Mais on pouvait cantonner ces débordements par d’autres moyens que de tirer à balles réelles en plein dans la population. Les gens ont été atteints en plein corps, on n'a pas essayé de les dissuader ou de tirer, comme la loi l’exige, de manière à épargner les vies ».

Le gouvernement fait état de 14 morts

Ahmed Nejib Chebbi indique également que des affrontements ont à nouveau eu lieu dimanche soir dans de nombreuses communes du Nord-ouest et que les manifestations se sont « propagées » à l’Est dans la nuit. Officiellement, le gouvernement tunisien fait état de 14 morts pendant le week-end. Depuis la mi-décembre, le pays est en proie à une révolte sans précédent contre le chômage.