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Police-Justice

Tuerie de Roye: "Je ne m'en remettrai pas", témoigne la grand-mère

C'est la première fois que la famille des victimes, trois membres de la communauté des gens du voyage et un gendarme, s'exprime après le drame. Rosita, compagne de l'homme abattu et grand-mère de l'enfant tuée, avait eu sa belle-fille au téléphone juste après le début de la fusillade.

Rosita n’était pas sur les lieux du drame ce jour-là. Près de deux semaines après la fusillade à Roye, dans la Somme, l’épouse de Mario,mort au cours de la fusillade, la grand-mère de la petite fille qui a été tuée, et la belle-mère d'une troisième victime, a témoigné sur BFMTV. La quatrième victime de cette fusillade survenue le 25 août était un gendarme.

"J’ai eu un coup de téléphone de ma belle-fille vers 16h30, ma défunte belle-fille maintenant", se reprend-elle.

"Elle hurlait au téléphone. Elle hurlait: 'Rosita, Rosita, viens vite! Il a tiré sur Mario'", raconte Rosita. 

"Papa est mort"

"Je voudrais bien mais je n’ai pas de voiture", a le temps de répondre Rosita avant que la communication soit coupée. A partir de là: impossible d’avoir sa belle-fille au téléphone. Cette dernière fait partie des victimes de la fusillade.

"Mon gamin m’a appelée aussi: 'Papa est mort. Papa est mort', il était traumatisé au téléphone", explique Rosita, convaincue à ce moment-là que son mari est seulement blessé. "Mais malheureusement, il ne s’en est pas sorti", souffle-telle.

"En arrivant, on n’a rien voulu me dire, je n’ai pas pu approcher, je ne savais même pas ce qui se passait", regrette-t-elle.

"Traumatisé à vie"

Répondant aux rumeurs selon lesquelles des gens du voyage étaient armés, elle assure : "ce n’est pas vrai. Je confirme que, quand mon Mario est parti, il n’avait pas de fusil".

Le fils de Rosita a perdu son père, son épouse et son enfant. "Il est déboussolé mais il tient le choc pour son fils qui est à l’hôpital, celui qui s’en est sorti", raconte Rosita.

"Ce sera une longue récupération pour cet enfant-là qui est traumatisé à vie. Il a vu la scène, il a vu son grand-père tué, il a vu sa mère tuée, il a vu sa petite sœur tuée", explique la grand-mère.

Aujourd’hui, "je garde en moi, je ne montre pas aux gens. Je le fais pour mes gosses, pour mes petits qui me restent. Mais c’est dur, je ne m’en remettrai pas", confie simplement cette femme brisée.

A. D., I. S. et O. G.