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Police-Justice

Trois morts dans un incendie à Aubervilliers

A Aubervilliers, un incendie a ravagé un immeuble insalubre samedi soir, tuant trois personnes.

A Aubervilliers, un incendie a ravagé un immeuble insalubre samedi soir, tuant trois personnes. - -

Trois personnes ont été tuées et 13 blessées, dont quatre très grièvement, samedi soir dans l'incendie d'un immeuble d'Aubervilliers, en Seine-Saint-Denis, dont des résidents affirment qu'il était squatté et insalubre.

Des appartements squattés, une bagarre, de l'essence... L'hypothèse criminelle était avancée dimanche par des rescapés comme origine possible de l'incendie qui a fait trois morts et une dizaine de blessés dont quatre graves samedi soir dans un immeuble d'Aubervilliers.

La directeur de cabinet de la mairie, Mickael Dahan, évoquait lui-même ces témoignages qui, au soir même du sinistre, ont parlé d'un "incendie par essence". Ou, selon un habitant dans la nuit, d'un "cocktail molotov".

Des témoins ont évoqué "un incendie par essence", a mentionné le directeur de cabinet de la mairie d'Aubervilliers, Mickael Dahan.

"On est au stade de l'enquête et de la recherche, il faut attendre les conclusions", tempérait Jean-Marc Sénateur, directeur de cabinet du préfet du département, se refusant à confirmer cette hypothèse.

Quinze appartements occupés par des squatteurs

"J'ai vu une grande flaque... Je pensais que c'était de l'eau, mais en m'approchant, j'ai été saisi d'une odeur, en fait c'était de l'alcool à brûler", raconte dimanche après-midi Djamal Zerguit, qui résidait au 3e étage, d'où le feu est semble-t-il parti.

"On a entendu des bruits, mais comme ils ont toujours l'habitude de se bagarrer, je n'ai pas fait trop attention", poursuit ce père de famille qui, comme une trentaine d'autres rescapés, était provisoirement hébergé dans un gymnase du quartier, avec sa femme et ses deux jeunes enfants.

Selon lui, sur 36 appartements que comptait cet immeuble datant des années 1920, au moins quinze étaient occupés par des squatteurs. 

Ensuite, continue-t-il, "j'ai senti une odeur de brûlé, et j'ai vu de la fumée".

"J'ai bouché la porte avec une serviette mouillée"

Une des personnes décédées est morte brûlée au 3e étage, où s'est déclaré l'incendie, tandis qu'une autre s'est tuée en se défenestrant pour tenter d'échapper aux flammes. La troisième victime a succombé à ses blessures dans la nuit à l'hôpital.

Djamal Zerguit a eu les bons réflexes qui, selon les pompiers, ont évité un bilan qui aurait pu être encore bien plus lourd.

"J'ai bouché la porte avec une serviette mouillée, j'ai habillé rapidement les enfants. J'ai regardé à travers la fenêtre, j'ai vu quelqu'un qui était par terre, c'était une torche humaine. Et les autres se sont défenestrés", raconte-t-il. "J'ai vu ma vie défiler".

Une trentaine de sinistrés ont été accueillis dans un gymnases

Une soixantaine de personnes se trouvaient dans cet immeuble au moment de l'incendie. Il s'agit essentiellement de familles d'immigrés, "des gens qui sont arrivés dans la foulée des révolutions arabes", a précisé Mickael Dahan.

Une trentaine de sinistrés ont été accueillis dans un gymnase situé non loin de là. "On a mobilisé nos moyens techniques pour chauffer et assurer un accueil de qualité et, avec l'aide de la Croix-Rouge, on regarde s'il y a des gens qui ont besoin de soins ou d'examens plus poussés", a ajouté Mickael Dahan.

"Ils sont secoués, on va mettre en place une cellule psychologique", a ajouté le responsable. L'enquête a été confiée à la brigade criminelle.

La ministre du Logement, Cécile Duflot, venue sur les lieux de l'incendie, a qualifié l'immeuble "d'ancien", datant des années 1920 mais ne "présentant pas de caractère d'alerte particulier".

Mais pour Evelyne Yonnet, première adjointe au maire chargée de l'habitat, il s'agit d'"une copropriété très mal gérée, avec des problèmes de squat".