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Police-Justice

Trois ans ferme pour un comptable qui prostituait sa petite amie lycéenne

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Pendant deux mois et demi, une lycéenne s'est prostituée pour le compte de son petit ami jusqu'à ce qu'ils se fassent interpeller par hasard lors d'un contrôle routier en février.

Un comptable qui prostituait sa petite amie lycéenne pour améliorer son "train de vie" a été condamné ce mercredi à quatre ans de prison dont un avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil, dans le Val-de-Marne. 

Jessy C., 27 ans, est parti directement en prison. Claire (prénom modifié), 17 ans, n'était pas à l'audience - elle passe le bac en ce moment. Pendant deux mois et demi, elle s'est prostituée pour le compte de son petit ami jusqu'à ce qu'ils se fassent interpeller par hasard lors d'un contrôle routier en février. 

Le comptable voulait un "meilleur train de vie"

C'est lui qui lui a proposé de devenir "escort", au tout début de leur relation. Contrairement à ce que l'on voit dans beaucoup de ces dossiers, Claire n'a pas de problème de famille, vit chez ses parents, est scolarisée. Jessy C. se charge de prendre les photos, de passer les annonces, fixer les tarifs des prestations (100 euros la demi-heure pour deux rapports, 180 euros l'heure pour trois) et les rendez-vous, à l'hôtel ou chez le client.

Lycéenne, Claire fait ses passes le mercredi après-midi, le week-end, et pendant les vacances scolaires, "propice à l'exploitation des mineurs car ils ont vraiment du temps à consacrer", souligne sarcastique la procureure. Claire enchaîne parfois jusqu'à sept clients à la suite.

Jessy C. est comptable, en CDI à temps plein depuis quatre ans. Au président du tribunal qui lui demandait lors d'une précédente audience pourquoi il prostituait sa petite amie, il avait répondu "pour avoir un meilleur train de vie". Il estime son "chiffre d'affaires" sur deux mois et demi à 6.000 euros (il a enlevé ses "frais", location de la chambre, essence, etc.). Le couple avait convenu de partager les gains à 50-50 - "c'est normal il organise tout" avait estimé Claire. En réalité, il ne lui donnait que 20 ou 30 euros par-ci par-là. 

Des excuses

Ce mercredi, il reste silencieux, s'excuse, "comprend", face au président qui lui fait la leçon sur un phénomène qui prend de l'ampleur et devient, selon lui, "d'une banalité inquiétante et dangereuse".

Aux enquêteurs, Claire avait expliqué faire cela "pour l'argent", "pour plus tard". Elle avait aussi parlé du cannabis qu'elle s'était mise à consommer : "ça m'aide à oublier ce que je fais". 

Cyrielle Cabot avec AFP