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Police-Justice

Treize interpellations au cours d'une troisième nuit de violences à Sevran, Aulnay et Tremblay-en-France

Tensions à Sevran dans la nuit du 28 mars 2022.

Tensions à Sevran dans la nuit du 28 mars 2022. - BFMTV

Plus calme que les deux nuits précédentes, la soirée a néanmoins été marquée par plusieurs incendies. Au total, 11 containers poubelle et quatre véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées.

Treize personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par le tir d'un policier samedi.

Plus calme que les deux nuits précédentes, la soirée a néanmoins été marquée par plusieurs incendies dans les trois communes.

Au total, 11 containers poubelle et quatre véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées, a appris l'Agence France-Presse (AFP) de source policière.

"Gros dispositif"

À 1h30 à Sevran, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m2 a été détruite par les flammes. Aucune personne n'a été blessée, selon la même source.

Durant la nuit, 13 personnes, dont certaines en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont été arrêtées pour "dégradations volontaires par incendie", "participation à un groupement en vue de violences et dégradations" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19h30, par des tirs de projectiles.

"Un gros dispositif a été mis en place. Malgré tout, nous restons vigilants", a confié une source policière.

Fourgonnette volée

Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit "JP", un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants.

Vers 12h30, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville.

"Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", a retracé Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche.

"C'est un meurtre"

Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, il est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures.

Pour les habitants rencontrés par l'AFP lundi, "c'est un meurtre, c'est une injustice". D'après leurs récits, "JP" avait subtilisé le véhicule de son employeur, prestataire pour une plateforme logistique de livraison de colis, mécontent d'un salaire non-versé.

"La tristesse des habitants, encore sous le choc, doit s’exprimer autrement, a réagi Stéphane Blanchet, maire de Sevran, sur Twitter. Personne ne supportera un autre drame." Selon l'élu, une marche blanche sera organisée dans la prochains jours par la famille de la victime.

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé "en état de choc", n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet.

F.B. avec AFP