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Police-Justice

Trafic de cocaïne: 15 ans de réclusion requis contre deux ex-policiers de la police aux frontières

Les deux hommes ont été interpellés rapidement.

Les deux hommes ont été interpellés rapidement. - AFP

Les deux hommes ont reconnu avoir réceptionné des passeurs de drogues à sept reprises entre 2010 et 2015.

Une peine de quinze ans de réclusion criminelle a été requise ce lundi contre deux anciens fonctionnaires de la police aux frontières (PAF) de Roissy, jugés devant les assises de Paris pour avoir facilité l'importation de cocaïne en provenance de République dominicaine. 

Clément Geisse et Christophe Peignelin, qui ont reconnu avoir réceptionné à sept reprises, entre 2010 et 2015, des passeurs de drogue et les avoir soustraits aux contrôles douaniers, étaient "les chevilles ouvrières" d'un réseau "hiérarchisé", a estimé l'avocat général Jean-Christophe Crocq. "Sans eux, rien n'aurait pu se faire", a souligné le représentant du ministère public, qui a demandé à la cour d'assises spéciale, composée uniquement de magistrats professionnels, de condamner les deux hommes à la même peine. 

Rémunérés 40.000 euros par passeur

Si Clément Geisse, 42 ans, entre le premier en contact avec la tête de réseau, son supérieur hiérarchique, le brigadier-chef Christophe Peignelin, 56 ans, "prend des risques supérieurs, c'est lui qui va sur le tarmac, au contact des passeurs", a souligné le magistrat.

Les deux anciens fonctionnaires avaient été interpellés le 25 janvier 2015 à l'aéroport de Roissy, alors qu'ils tentaient de faire sortir deux valises bourrées chacune de 20 kilos de cocaïne. "Acteurs pleinement investis" dans ce trafic, pour lequel ils étaient rémunérés 40.000 euros par passeur réceptionné, les deux ex-policiers "n'ont pas renoncé à cette spirale", a ajouté Maître Crocq. 

Le verdict attendu jeudi

"Ils se sont mis en marge, pendant plusieurs années, de leurs valeurs, de la société. (...) Ils ont nui à l'image de la police, et en particulier" à celle de la PAF, a déclaré l'avocat général, qui a aussi requis une amende de 250.000 euros à l'encontre de deux accusés. 

Contre celui qui est considéré comme le "directeur et maître de cérémonie" du réseau, Kamel Berkaoui, 43 ans, l'avocat général a requis une peine de 25 ans de réclusion criminelle, assortie d'une période de sûreté des deux tiers, ainsi que trois millions d'euros d'amende. Les réquisitions à l'encontre de neuf autres accusés se poursuivaient devant les assises. Le verdict est attendu jeudi. 

Cyrielle Cabot avec AFP