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Police-Justice

Tours: les pompiers en colère après une agression lors d'une intervention devant un lycée

Alors qu'ils venaient porter secours à un passant lors d'une manifestation devant un lycée, quatre pompiers ont été pris à partie et légèrement blessés vendredi.

L'épisode a suscité beaucoup de colère au sein des casernes. Appelés ce vendredi pour éteindre des feux de poubelle lors d'une manifestation devant le lycée Balzac de Tours (Indre-et-Loire), les sapeurs-pompiers du principal centre de secours de la ville ont été pris à partie par un groupe de jeunes, comme l'a d'abord rapporté La Nouvelle République.

"Ils ont remarqué un cycliste qui nécessitait les premiers secours. Au moment de prodiguer les gestes, une bande de jeunes est venue autour des sapeurs-pompiers, ont commencé à les insulter et à les frapper", raconte ce dimanche sur BFMTV Eric Brocardi, porte-parole de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.

Quatre pompiers ont été légèrement blessés dans l'opération, une personne a été interpellée dans le cadre de cette agression. Un bilan face auquel de nombreux sapeurs-pompiers ont exprimé leur colère.

"On voit bien qu'il y a une entrave des secours", juge Eric Brocardi sur notre antenne. "C'est un acte intolérable."

Depuis l'appel à la grève du 18 octobre, des perturbations ont lieu devant le lycée Balzac. Selon nos confrères de La Nouvelle République, les revendications des élèves concernent entre autres la fin de Parcoursup - la très décriée plateforme d'affectation dans l'enseignement supérieur - et la réforme du baccalauréat.

Les syndicats dénoncent un manque de renfort policier

"Il y a beaucoup d'agressions de sapeurs-pompiers qui ne sont pas médiatisées, mais l'insécurité est de plus en plus présente pour nous", estime Anthony Chauveau, président du syndicat de pompiers SPASDIS-CFTC, sur BFMTV.

Ce dernier déplore également un manque de renfort du côté de la police lorsque les sapeurs-pompiers sont mobilisés sur certains événements tels que celui-ci. La faute, selon lui, au manque d'effectifs. Contactée par nos confrères de la presse locale, la police nationale assure être intervenue au plus vite pour porter secours aux pompiers agressés vendredi à Tours.

"Plusieurs policiers en uniforme de la police ainsi que des policiers de la brigade anti-criminalité en civil étaient déployés autour de la mobilisation. C’était une situation délicate, avec 150 personnes à gérer. Nous n’étions pas à côté lors de l’agression des pompiers. Dès que nous avons été avisés, nous sommes intervenus au plus vite", affirme la police nationale dans les colonnes de La Nouvelle République.

"Nous comprenons que les pompiers ont trouvé le temps long en attendant les forces de l’ordre", poursuit la police. "Ce n’est pas anodin de se faire agresser."

"Aucune excuse"

Comme d'autres représentants des secours, Eric Brocardi estime qu'un principe de tolérance zéro devrait être appliqué face aux agressions de pompiers. "Il n'y a aucune excuse", juge-t-il. "On sait qu'il y a des tensions sociales qui rejaillissent sur l'ensemble des forces de secours et de sécurité, mais aujourd'hui, il n'y a plus de discernement."

"C'est un scandale, ces choses ne doivent pas s'inscrire dans le temps. On appelle tout le monde à être extrêmement respectueux, quel que soit l'uniforme pour continuer à protéger, secourir et sauver", poursuit le porte-parole.

De son côté, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'est fendu d'un tweet samedi pour exprimer son "soutien" et souhaite un "prompt rétablissement" à l'équipage tourangeau concerné.

Elisa Fernandez