BFMTV
Police-Justice

Tourcoing: une caissière d'Auchan affirme avoir été licenciée "pour une erreur de 85 centimes"

City Auchan, à Tourcoing.

City Auchan, à Tourcoing. - Google Street View

L'employée du supermarché a été licenciée pour faute grave. L'entreprise de grande distribution dément tout rapport avec la boîte de sauce tomate, et accuse la salariée d'avoir accordé une promotion illégitime.

Un soupçon de fraude à quelques dizaines de centimes est à l'origine d'un conflit entre une employée d'Auchan, à Tourcoing, et sa direction. Les faits remontent au 9 juillet dernier. Stéphanie* est responsable des caisses automatiques et doit s'assurer du bon déroulement de l'encaissement et vérifier qu'il n'y ait pas de fraudes ou de vol.

Une cliente lui demande alors de soustraire deux paquets de pâtes sur les quatre qu'elle avait achetés, rapporte La Voix du Nord. Pendant que la caissière effectue la modification sur son ordinateur de contrôle, la cliente ajoute un pot de sauce tomate dans son sac de provisions, sans le scanner. Valeur du "butin": 85 centimes. Un vol caractérisé qui n'a pas échappé à la vigilance des agents de sécurité, qui ont immédiatement interpellé l'auteure du menu larcin. L'employée à temps partiel n'est alors pas inquiétée.

Un "chariot de complaisance"

Pourtant, Stéphanie est convoquée deux jours plus tard auprès de son chef de service. Ce dernier lui transmet une lettre stipulant une mise à pied conservatoire, suivi d'un entretien préalable à un licenciement le 22 juillet. La Tourquennoise de 41 ans, mère de trois enfants, n'honore pas le rendez-vous et se voit dans la foulée licenciée pour faute grave. En arrêt maladie, elle se tourne vers l'union locale CGT de Tourcoing, dont elle est adhérente, pour dénoncer l'injustice dont elle estime être victime. "Elle a le sentiment d’avoir été licenciée pour 0,85 €", affirme un délégué du personnel. 

Du côté de l'enseigne de grande distribution, la version est toute autre. Dans un communiqué, Auchan City conteste formellement la manière avec laquelle l'union locale CGT a présenté le licenciement de son adhérente. "La décision n'a pas été motivée par le vol du pot de sauce tomate mais parce que la caissière a de son propre chef octroyé une promotion à une cliente, en lui ôtant deux paquets de pâtes de son ticket de caisse, la laissant repartir avec des denrées alimentaires non payées", écrit l'entreprise. Et de rappeler que "dans le jargon des supermarché, il s'agit d'un 'chariot de complaisance'". L'entreprise soutient également que la décision a été motivée par un "ensemble d'éléments incontestables", telles que des "preuves écrites et des vidéos."

Pour autant, l'ancienne salariée a indiqué vouloir porter l'affaire devant les prud'hommes et souhaiter réintégrer sa fonction dans l'entreprise.

* Prénom d'emprunt.

M. J.