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Police-Justice

Toulouse: une femme enceinte voilée agressée

Une jeune femme voilée (illustration)

Une jeune femme voilée (illustration) - Axel Heimken - DPA - AFP

Une jeune mère musulmane d'une trentaine d'années venait de déposer ses enfants à l'école quand elle a été agressée par un individu.

Une jeune femme musulmane coiffée d'un foulard et enceinte a déposé plainte après avoir été violemment agressée mardi à Toulouse par un individu, qui lui reprochait de porter un "hijab" cachant ses cheveux, a-t-on appris jeudi de source policière. Cette jeune mère d'une trentaine d'années a été entendue mercredi par les enquêteurs de la Sûreté départementale, à la clinique où elle avait été hospitalisée après avoir été prise en charge par les pompiers.

"Le bébé n'a rien mais ma femme a mal partout"

Selon son récit, l'agresseur a tiré sur son voile, l'a agrippée par les cheveux pour la jeter au sol, et il l'a frappée plusieurs fois, dans une rue du quartier de la Roseraie. "Le bébé n'a rien mais ma femme a mal partout", précise son mari, Mounir, 33 ans, cité par le quotidien La Dépêche du Midi. "Elle a pris beaucoup de coups. Psychologiquement, c'est très dur. Elle n'arrête plus de pleurer", explique le jeune homme.

Les policiers ont enregistré une plainte de la jeune femme pour agression à caractère raciste. "Il n'y a pas de raison de mettre en doute sa parole", a précisé une source policière, évoquant la possibilité de faire un portrait-robot de l'agresseur qui a pris la fuite.

"Pas de ça chez nous"

Selon le mari de la jeune femme qui doit accoucher mi-avril, elle venait d'accompagner ses deux filles à l'école quand elle a croisé deux jeunes hommes. "L'un d'eux lui a agrippé les cheveux, a tiré sur son voile tout en l'insultant: 'pas de ça chez nous' (...) Il lui a donné beaucoup de coups (...) Son ami, qui n'a pas participé aux violences, lui a dit d'arrêter."

Dans un communiqué, le député socialiste de Haute-Garonne Christophe Borgel, a jugé que "le caractère raciste et antimusulman de cette agression" ne faisait "pas de doute". "La République ne tolère aucune agression raciste, la République ne tolère aucune agression en raison de la religion d'un de ses concitoyens", écrit-il Dans un communiqué distinct, le premier secrétaire du Parti socialiste Jean-Christophe Cambadélis a fustigé une attaque "inacceptable et inadmissible dans une grande démocratie comme la France". "Le Parti socialiste condamne de façon très ferme cette agression raciste (...) et réaffirme qu'aucun comportement raciste et islamophobe ne doit être toléré dans notre République."

Le porte-parole du Conseil régional du culte musulman (CRCM) Midi-Pyrénées, Abdellatif Mellouki, a exprimé sa "crainte et sa vive inquiétude de voir l'augmentation des actes islamophobes", en "dénonçant le discours tenu ces derniers jours par des professionnels de l'amalgame et de la surenchère".

A. D. avec AFP