Toulouse: se disant victime de harcèlement, un lycéen tente de se suicider en plein cours

L'adolescent, scolarisé en terminale, a été pris en charge au CHU de Rangeuil (Haute-Garonne) et ses jours ne sont plus en danger.

Un élève de terminale a tenté de se suicider en classe, ce mercredi 10 janvier au lycée Stéphane Hessel de Toulouse, a fait savoir le rectorat de l'académie de Toulouse à BFMTV, confirmant une information de La Dépêche. Le jeune homme de 18 ans s'est poignardé à l'abdomen, ont fait savoir des sources concordantes.

Ce mercredi, peu avant 10 heures, le jeune homme a tenté de se suicider en plein cours, devant ses camarades et son professeur. Alors que le cours avait commencé, il a sorti un couteau et s'est asséné un coup dans l'abdomen, selon des sources concordantes.

Les secours sont intervenus très rapidement. Il a été transporté par le SAMU à l'hôpital, avec un pronostic vital engagé, et rapidement opéré. Désormais, ses jours ne sont pas en danger et il a pu regagner son domicile mercredi soir. Selon le parquet de Toulouse, il s'est vu délivrer une incapacité totale de travail de dix jours.

La thèse du harcèlement ?

Selon des sources concordantes, avant de passer à l'acte, le jeune homme a laissé un écrit dans lequel il a précisé être victime de harcèlement au sein de sa propre classe. Ce serait, selon cet écrit, la raison de son passage à l'acte. Mais cette hypothèse est remise en cause par plusieurs éléments.

Selon les informations de BFMTV, ce jeune homme de 18 ans avait déposé deux plaintes en fin d'année dernière (en octobre et en décembre) au commissariat de Toulouse contre personnes dénommées. À chaque fois, il dénonçait un harcèlement de la part de certains de ses camarades. Mais le parquet de Toulouse avait classé sans suite ces procédures estimant que les faits n'étaient pas caractérisés.

Dans le détail, l'adolescent se plaignait d'être victime de harcèlement de la part d'un groupe de jeunes de sa classe, auquel sa petite amie appartenait.

"En gros, certains jeunes lui reprochaient d'avoir isolé leur copine", indique une source proche du dossier. "Ils estimaient qu'ils ne parvenaient plus à la voir depuis qu'elle s'était mise en couple avec lui. Qu'il avait une mauvaise influence sur elle."

Pour autant, cela ne caractérisait pas du harcèlement au sens classique du terme. À l'appui de ses deux plaintes, le jeune homme avait ainsi produit un échange de SMS dans lequel aucun propos injurieux ou grossier n'avait été relevé.

La justice avait procédé à l'audition du jeune homme, de sa maman ainsi qu'à celle de la maman de sa petite amie avant de classer la procédure sans suite.

Selon le parquet de Toulouse, un signalement pour harcèlement avait été pris en compte par l'équipe éducative, qui avait donc suivi le protocole. Après différentes auditions, l'équipe n'avait pas, non plus, considéré que ce jeune homme était victime de harcèlement.

"Un profil très fragile"

Le parquet de Toulouse va donc ouvrir une enquête pour tenter de déterminer les circonstances exactes de ce passage à l'acte. Pour l'instant, le chef de cette enquête n'a pas encore été déterminé. Les investigations sont confiées à la Direction interdépartementale de la police nationale de Toulouse.

"On est plutôt sur un profil très fragile qui a tenté de mettre fin à ses jours. Mais la thèse du harcèlement ne tient pas", indique encore notre source.

Peu après les faits, mercredi, ses camarades de classe ont bénéficié d'un accompagnement collectif et individuel après les faits.

"La cellule d'écoute mise en place dès hier matin est prolongée jusqu'à la fin de la semaine. Les services académiques ont également dépêché en renfort une infirmière et une assistante sociale", a précisé le rectorat ce jeudi.

Une enquête administrative a également été ouverte par le rectorat pour faire "toute la lumière sur cette affaire".

Vincent Vantighem avec Manon Aublanc