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Police-Justice

Toulouse: témoin de violences conjugales, elle diffuse les cris insoutenables de sa voisine

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Une internaute toulousaine a publié une vidéo tournée samedi dans sa cage d'escalier où on entend les cris de sa voisine.

Des cris qui font froid dans le dos. Une Toulousaine a diffusé samedi une vidéo déchirante tournée dans sa cage d'escalier. Dessus, on peut entendre les hurlements insupportables d'une femme entrecoupés de bruits sourds et d'insultes prononcées par une voix masculine.

"Mon voisin bat sa femme en toute impunité", écrit Sofia, sur Twitter. "J'attends qu'il y ait un autre féminicide?" ajoute-t-elle en interpellant la préfecture de sa région et Marlène Schiappa.

L'auteure de la vidéo a été réveillé vers 4 heures du matin "par ces cris de femme qui venaient de l'appartement d'en dessous où vit un jeune couple", a-t-elle expliqué à franceinfo. Descendue avec sa sœur enceinte de 7 mois et une voisine, elles tentent d'intervenir. Mais l'homme, qui leur ouvre la porte, les insulte et leur dit: "Vous n'avez qu'à appeler la police, j'en ai rien à faire."

"Ils ne repasseront pas"

Prévenue, la police passe une première fois, mais ne réclame qu'une pièce d'identité avant de repartir, affirme sur Twitter Sofia. Elle rappelle une deuxième fois alors que les cris ont repris quelques minutes après le départ des forces de l'ordre. Mais cette fois-ci, la police refuse de passer.

"Ils ont d'autres choses à faire. Pas leur priorité. Je les supplie, je suis remerciée. Ils ne repasseront pas", raconte l'auteure de la vidéo. 

"Je suis bouleversée! Quoi faire pour aider cette femme? Elle halète. J'entends les coups pleuvoir d'ici", continue-t-elle d'écrire. "Je n'ai pas d'autres ressources que de tweeter. La vie de cette femme est en danger. Aidez là!".

Le message de cette Toulousaine, retweeté plusieurs milliers de fois, a fini par attirer l'attention des autorités. La préfecture de région a réagi samedi en indiquant que l'affaire est en cours de traitement. 

Pas de plainte déposée

D'après une source policière cité par franceinfo, la police se serait déplacée trois fois au total, dont deux fois le matin et une autre l'après-midi. "A chaque fois, les policiers n'ont pas constaté de traces d'éventuelles violences conjugales. On est plus dans la dispute, face à des gens qui parlent fort", précise cette même source policière.

Sur Twitter, Sofia dit avoir été également contactée par le cabinet de Marlène Schiappa, la secrétaire d'Etat à l'égalité entre les femmes et les hommes. "Je leur ai transmis toutes les infos pour qu'ils puissent agir en toute urgence", affirme-t-elle.

Elle a également été en contact avec le cabinet du maire de Toulouse. Une brigade a été envoyée au domicile du couple avec une proposition de prise en charge immédiate mais "la victime a refusé de porter plainte", raconte Sofia, qui veut désormais écrire au procureur de la République de Toulouse.

Benjamin Rieth