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Terrorisme

Un ancien professeur de maths condamné à deux ans de prison pour apologie du terrorisme

Paire de menottes (illustration)

Paire de menottes (illustration) - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Les services de renseignement avaient retrouvé des centaines de fichiers de propagande djihadiste sur son ordinateur.

Un ancien professeur de mathématiques qui avait enregistré sur son ordinateur plus de 1.000 photos et une centaine de fichiers audiovisuels de propagande djihadiste a été condamné mercredi à Grenoble à deux ans de prison. Une peine inférieure aux réquisitions du procureur de la République qui réclamait quatre ans d'emprisonnement.

Cet homme de 53 ans, né au Maroc, restera en détention: il était incarcéré depuis son interpellation fin juillet à Fontaine, en Isère. Il comparaissait devant le tribunal correctionnel pour "apologie du terrorisme" et "diffusion de l'enregistrement d'images relatives à la commission d'une atteinte volontaire à l'intégrité de la personne". 

Petit, courte barbe poivre et sel, lunettes rondes, ce père de trois enfants a longtemps enseigné en collège/lycée publics avant de contracter une poliomyélite. Ce sont les services de renseignement qui avaient signalé une possible radicalisation. 

"Assouvir ma curiosité"

Des centaines de fichiers ont été retrouvés sur son ordinateur. Cela allait de scènes de décapitation, à une vidéo sur la marche à suivre pour commettre un attentat en Europe ou des livres d'apprentissage des mathématiques édités par Daesh où les enfants sont invités à compter des bombes.

Sur son compte Facebook - fermé depuis - le père de famille a partagé de nombreux contenus comme le serment d'allégeance à Daesh ou une citation encourageant les parents à dégoûter les enfants des fêtes de Noël ou du Nouvel An. Certains fichiers ont été téléchargés depuis l'organe de propagande de Daesh, Amaq, via la messagerie cryptée Telegram. Mais pour lui, il s'agissait simplement d'assouvir sa "curiosité", expliquant que ses téléchargements "étaient à titre informatif".

"Quand j'ai une armada occidentale (...) qui converge vers un seul point pour déloger un petit groupe d'hommes, il y a de quoi s'interroger", se justifie le prévenu. "J'ai fait le tour des médias classiques (...). On en a ras-le-bol; on va chercher l'info ailleurs".

Et concernant les films pornographiques ? l'a interrogé le procureur de la République.

"C'est la preuve que je ne suis pas un pur et dur mais un être de chair et d'os. Ca m'arrive d'aller sur des sites pornographiques. J'ai besoin de perfectionner ma sexualité, comme tout un chacun", a répondu le prévenu déjà condamné en 2016 pour violences à l'égard d'agents venus installer un compteur Linky chez lui.
Me.R. avec AFP