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Terrorisme

Thalys: comment le suspect a été maîtrisé par quatre voyageurs

Grâce à l’intervention de quatre hommes, l’homme qui s’apprêtait probablement à tirer à bord du train Thalys Amsterdam-Paris vendredi a pu être maîtrisé. Retour sur leur intervention qui a permis d’éviter un drame.

Avec un grand sang-froid, quatre passagers du Thalys ont maîtrisé l’homme armé d’une kalachnikov vendredi. En l’espace de quelques minutes trois Américains et un Britannique ont mis à terre le suspect ensuite interpellé en gare d’Arras.

>Un premier coup de feu

Dans le wagon, le suspect, Ayub el Kzazzani entre armé. Les témoins racontent qu'il tire un premier coup de feu. Un passager est touché au cou, la balle ricoche contre une vitre. "Je travaillais sur mon ordinateur quand j’ai entendu un coup partir et du verre cassé", raconte Chris Norman le passager Britannique. "Un employé du train courait vers l’avant du train et j’ai vu un homme avec une mitraillette, vraisemblablement un AK-47".

D’après la directrice de Thalys, un membre du personnel est parti se réfugier en bout de rame avec quelques voyageurs, il tire le signal d’alarme et alerte le conducteur. Dans le wagon, le tireur dispose de neuf chargeurs et d’armes blanches.

>L’intervention de deux Américains

Après le premier coup de feu, deux Américains interviennent. Alek Skarlatos, interpelle son ami d’enfance Spencer Stone avec qui il voyage, puis les deux jeunes hommes se jettent sur le tireur. "Il a sauté de son siège et en trois secondes je l’avais rejoint, raconte Alek Skarlatos. Spencer a chopé le gars le premier, il a attrapé l’homme par le coup et moi j’ai saisi son arme. J’ai jeté son arme loin de lui, puis j’ai pris le AK qui était à ses pieds".

Entre temps, un troisième Américain, Anthony Sadler, intervient également et le saisit par le bras gauche. Chris Norman, qui pendant un temps s’était caché, décide de rejoindre les trois hommes et s’empare alors du bras droit de l’homme. "Ma première réaction a été de m’asseoir et de me cacher. Et puis (...) je me suis dit que c’était peut-être notre seule chance de survivre ensemble". L’agresseur est finalement maîtrisé, "on s’est mis à frapper l’homme à la tête, jusqu’à ce qu’il tombe inconscient", se souvient Alek Skarlatos.

>Le soutien au blessé

Le passager blessé dès le début de la scène a besoin de soins. La balle qui l’a touché a traversé le poumon avant de ressortir au niveau de la clavicule. Là encore, les jeunes Américains vont avoir un rôle déterminant. "On a vu que la gorge d’un homme avait été touchée et qu’il saignait beaucoup, explique Anthony Sadler. Spencer, qui a des connaissances médicales a fait un point de compression sur son cou pour qu’il ne meurt pas, parce qu’il perdait beaucoup de sang".

Pourtant, Spencer a lui aussi été blessé. L’homme a eu le temps de le blesser au coude et à la main. A la suite de coups de cutter portés par l’agresseur, il est fortement entaillé au niveau du pouce. Mais la réactivité des quatre hommes a permis d’éviter un drame. Après leur intervention, le train est dérouté en gare d’Arras où sera finalement interpellé. Ayub el Kazzani est désormais en garde à vue dans les locaux de l’antiterrorisme à Levallois-Perret.

Carole Blanchard