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Terrorisme

Radicalisation: près d'un million de visites sur le site Stop Djihadisme depuis novembre

Près d'un million de personnes se sont connectés aux sites mis en place par le gouvernement pour lutter contre la radicalisation.

Près d'un million de personnes se sont connectés aux sites mis en place par le gouvernement pour lutter contre la radicalisation. - AFP

Les consultations du site de sensibilisation et d'information sur la radicalisation se multiplient depuis le lancement de la campagne Toujours le choix le 18 novembre dernier.

En décembre 2016, les services de renseignement français recensaient la présence de 700 Français en Syrie et en Irak dans les rangs de Daesh. La France, premier fournisseur de combattants, fait face à un constat alarmant avec une hausse du nombre de radicalisation, touchant surtout les mineurs. Face à ce phénomène, les proches s'alarment et s'interrogent.

Selon le gouvernement, il y a eu près d'un million de visites sur le site de la nouvelle campagne Stop Djihadisme, Toujours le choix, lancée le 18 novembre dernier. Elle tente de s'adresser directement aux jeunes par les mêmes canaux que les recruteurs, c'est-à-dire Internet et les réseaux sociaux, en présentant deux histoires réalistes. Par ailleurs, le nombre d'appels vers le numéro vert pour signaler des cas de radicalisation, le 0.800.00.56.96, a doublé depuis un an.

"Il y a un besoin extrêmement fort de comprendre comment on en arrive là", estime Christian Gravel, le directeur du Service d'information du gouvernement.

2.000 mineurs radicalisés

En septembre dernier, Le Figaro avançait le chiffre de 2.000 adolescents signalés comme radicalisés. Un chiffre qui continue d'augmenter depuis le début de l'année 2016. "L’idée, c’est de pouvoir donner des clés de lecture, de pouvoir informer, mais également de pouvoir donner des moyens aux familles concernées de pouvoir s’appuyer sur les services de l’Etat pour bénéficier d’un accompagnement à partir des signalements", poursuit Christian Gravel.

En France, 600 adolescents font l'objet d'un suivi car ils présentent des signes de radicalisation, indiquait en septembre le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas. Parmi eux, 150 ont été signalés par leurs parents. A l'époque, quatorze étaient incarcérés dans ce cadre, onze garçons et trois filles. Avec la campagne Toujours le choix, les autorités ont souhaité incarner la radicalisation.

Deux histoires incarnées

Il y a d'abord Emma, jeune fille radicalisée après avoir été séduite par un recruteur jihadiste sur Internet. Une histoire qui se veut réaliste et qui peut incarner le parcours de Sarah H.. La jeune femme a été mise en examen et incarcérée dans l'affaire dite des bonbonnes de gaz. Elle avait alors le projet de se marier avec Larossi Aballa, le terroriste de Magnanville, puis avec Adel Kermiche, l'un des assassins du père Amel.

Sur le site du gouvernement, Medhi est un jeune homme tombé aux mains de recruteurs jihadistes. Dans un parcours interactif en vidéo, façon jeu de rôle, l'internaute assiste au parcours d'embrigadement du jeune homme, où s'entremêle le témoignage de proches de jeunes radicalisés. 

Justine Chevalier