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Terrorisme

Radicalisation: l'inquiétude grandit autour de la prison de Béziers

Surveillants pénitentiaire et proches de détenus de la prison de Béziers alertent les autorités sur un phénomène de radicalisation grandissant au sein de la prison.

Des détenus radicalisés qui incitent les autres à se convertir à l’islam. A Béziers, la situation commence à inquiéter le syndicat Ufap-Unsa. Des proches de détenus sont aussi confrontés au phénomène.

Une mère de famille a notammet raconté anonymement à BFMTV le changement qui est en train de s’opérer sur son fils détenu. Pour elle, il subirait l’influence de certains de ses codétenus.

"Il y a quinze jours il était bizarre, il avait lu des livres sur l’islam. Quand je suis sortie du parloir, il ma dit ‘je veux me purifier’. Il n’était pas comme d’habitude, il m’a parlé du prophète, d’Allah. Nous on est une famille où on ne oarle pas du tout de ça, on n’a pas de religion. J’ai peur, comme toutes les mamans, qui doivent avoir des enfants là-bas", reconnaît-t-elle.

Deux détenus particulièrement actifs

A la prison de Béziers, une vingtaine de détenus sont fichés S. Deux d’entre eux, des habitués des lieux, font du prosélytisme religieux.

"C’est deux meneurs qui entraînent les autres, des appels à la prière, des chants coraniques, explique Fabrice Caujolle du syndicat Ufap-Unsa. Plusieurs qui n’avaient rien à voir avec la radicalisation se mettent à rendre leur télévision pour se procurer le coran. Certains par peur vont rejoindre ces détenus radicalisés".

Le syndicat a réclamé le transfert de ces détenus radicalisés. L’administration pénitentiaire, elle, n’a pas souhaité s’exprimer.

"Nous sommes très vigilants", assure le procureur

A Béziers, Yves Calvet le procureur de la République appelle toutefois à la prudence sur l’utilisation du terme "radicalisation". "Cela devient une infraction quand il y a apologie de terrorisme. (...) Nous sommes très vigilants", a-t-il assuré au Midi Libre.

Le député Les Républicains de l’Hérault, Elie Aboud, a quant à lui alerté Jean-Jacques Urvoas, le ministre de la Justice par courrier.

Plusieurs prisons,dont celles de Fresnes, expérimentent le regroupement des détenus radicalisés depuis janvier 2015. Les détenus sont alors séparés des autres prisonniers, mais la méthode fait débat.

Dans un avis publié en juin dernier, Adeline Hazan, la contrôleuse générale des prisons mettait en garde contre les risques de cohabitation des détenus présentant des niveaux de radicalisation différents. 

C. B avec Camille Michelland, Vincent Giraldo